Alors qu’Emmanuel Macron s’exprimait hier sur les mesures de la Convention Citoyenne pour le Climat, Youth for Climate Lyon prévoit 2 actions de désobéissance civile en soutien à ses mesures et au processus démocratique qu’elle représente.

Puisque l’État fuit face à ses responsabilités…
Hier, Emmanuel Macron s’est exprimé sur les mesures de la Convention Citoyenne pour le Climat. Malgré ses engagements, ce ne sont pas 3 mais 7 propositions qui ont été écartées de son projet grâce à des “jokers” qui semblent se dédoubler[1].
En effet, en plus du refus d’inscrire l’urgence écologique dans le préambule de la Constitution, d’intégrer l’écocide dans le droit national, et d’abaisser la vitesse maximum autorisée sur les autoroutes à 110 km/h, la suppression des vols intérieurs possédant une alternative terrestre en moins de 4H n’est pas non plus retenue, l’obligation de rénovation globale des logements d’ici 2024 non plus obligée, mais incitée, le CETA ne sera pas renégocié et les grandes entreprises ne participeront pas au financement de la transition écologique dont elles sont la cause à hauteur de seulement 4% de leurs dividendes.
Il n’est juste plus possible aujourd’hui de rejeter la faute sur les autres comme l’État l’a déjà fait dans sa réponse à l’Affaire du Siècle. En effet, dans cette réponse, il se dédouane de ses responsabilités en justifiant son inaction par le fait que la France ne représenterais “que 1% des émisions de GES de la planète”[2]. Il tente aussi d’échapper à ses responsabilités lorsqu’il propose de faire rentrer la notion d’écocide dans le droit international, alors qu’il est parfaitement conscient qu’il ne sera jamais possible de convaincre la communauté internationale sur ce sujet.
Il n’est plus non plus possible de continuer à protéger les grandes entreprises et les plus riches. En effet, la taxation sur les dividendes du pourcentage pourtant peu élevé de 4% pour les entreprises en reversant plus de 10 millions était une mesure permettant non seulement le financement de la transition écologique préconisée, par les citoyen·nes, mais aussi une mesure de justice sociale, permettant une certaine redistribution des richesses. Le CETA, quant à lui ne présente aucun intérêt pour les citoyen·nes, et a déjà été jugé néfaste pour l’environnement par une étude européenne dès 2011[3]. Il a été aussi profondément rejeté par toutes les ONGs environnementales, mais “sera évalué et rejeté si il se présente néfaste pour l’environnement”.
En plus de cette utilisation excessive de ses “jokers”, Emmanuel Macron tente de décrédibiliser le principe de la décroissance en s’appuyant sur des arguments stupides et bancals. Lorsque l’on parle de décroissance, personne n’entend l’arrêt total de la production, mais bien la réduction de celle-ci. En effet, nous savons pertinemment aujourd’hui que nous ne pourrons pas continuer à vivre selon notre mode de vie actuel, faute de ressources suffisantes sur notre planète. Il nous faut donc baisser considérablement notre consommation et notre production.
Par ailleurs, Emmanuel Macron a aussi voulu déresponsabiliser les entreprises en faisant valoir l’argument que les émissions de GES n’ont baissé que de 8% pendant le confinement. Le confinement nous aurait-il fait découvrir que les citoyen·nes cloitré·es chez eux·lles sont responsables de 92% des émissions de GES parce qu’iels mangent trop de viande ? Malheureusement pour lui, selon une étude de Carbon 4 parue en Juin 2019[4], nous savons déjà que même un·e citoyen·ne “héroïque” ne pourrait réduire que de 25% son empreinte carbone, le reste étant attribué aux entreprises et à l’État…
… Youth for Climate Lyon met en place les mesures démocratiques de la CCC

Action Pancartes à Lyon le 21 Juin 2020
C’est pourquoi, face au déni et à l’incitation à l’inaction d’Emmanuel Macron, Youth for Climate Lyon soutien activement la Convention Citoyenne pour le Climat. En effet, après l’action pancartes qui avait eu lieu le 21 Juin sur la Place des Terreaux, et lors de laquelle les jeunes avaient exprimés leurs souhaits quand à la société à venir, le collectif prévoit deux actions de désobéissance civile.
La première, le Jeudi 2 Juillet, portera sur le thème de l’agriculture urbaine et de la résilience de nos territoires. En effet, conscient·es des enjeux actuels mis en exergue par la crise du coronavirus, la relocalisation des filières de production paraît indispensable à la limitation d’un transport polluant et inutile, mais aussi à la résilience de nos lieux de vie en cas d’imprévu.
La seconde, Samedi 4 Juillet, portera sur la thématique de la publicité. Invasive, consommatrice, inutile,… elle ne fait qu’inciter à la surconsommation et donc à la surproduction, et est imposée dans les lieux publics à l’encontre de la volonté des citoyen·nes[5].
Par ces actions, nous nous réapproprierons le territoire de notre ville et respecterons réellement les décisions démocratiques votées et prises par la Convention Citoyenne pour le Climat. Nous n’attendrons pas l’État pour être acteur·ices de la démocratie, nous la ferons vivre nous-même.
Cependant, nous réclamons :
- la mise en place complète des mesures de la Convention Citoyenne pour le Climat, et le vote positif des parlementaires. Ces mesures devront être votées “sans filtre” comme s’y est engagé le gouvernement, il n’est donc pas question de passer de 4H à 2H30 la durée des trajets alternatifs interdisant les vols intérieurs.
- Cette expérience démocratique étant globalement concluante, l’allocation d’un véritable pouvoir décisionnaire à des assemblées citoyennes, afin de faire entrer notre pays dans une démarche de démocratie beaucoup plus directe.
- La reconnaissance par l’État de sa responsabilité en matière climatique et écologique.
Notes :
[1] Discours d’Emmanuel Macron face aux membres de la Convention Citoyenne pour le Climat le 29 Juin 2020 : https://www.youtube.com/watch?v=m0F-uslFshA
[2] « Affaire du siècle » : l’Etat répond aux ONG qui l’attaquent pour « inaction climatique », Le Monde (27 Juin 2020) :https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/27/changement-climatique-l-etat-repond-aux-associations-de-l-affaire-du-siecle_6044362_3244.html
[3] Le CETA, un traité commercial, mais pas environnemental, Euractiv (Octobre 2016) : https://www.euractiv.fr/section/agriculture-de-precision/news/le-ceta-un-traite-commercial-mais-pas-environnemental/
Divers articles sur le site de la Fondation pour la Nature et l’Homme : http://www.fondation-nature-homme.org/recherche/CETA/
[4] Faire sa part ? Pouvoir et responsabilité des individus, des entreprises et de l’État face à l’urgence climatique (Juin 2019) : http://www.carbone4.com/wp-content/uploads/2019/06/Publication-Carbone-4-Faire-sa-part-pouvoir-responsabilite-climat.pdf
[5] Rapport Big Corpo, Résistance à l’Agression Publicitaire, Les Amis de la Terre France, Communication Sans Fontières : https://antipub.org/wp-content/uploads/2020/06/Rapport-Big-Corpo_Synth%C3%A8se_Mai2020.pdf

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