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Journées portes entr’ouvertes à Arkema : les militant-es de Extinction Rebellion Lyon et Youth for Climate Lyon effectuent un contrôle citoyen

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Journées portes entr’ouvertes à Arkema : les militant-es de Extinction Rebellion Lyon et Youth for Climate Lyon effectuent un contrôle citoyen

par | 2 Mar 2024

Ce Samedi 02 Mars, plus de 400 militant-es d’Extinction Rebellion Lyon et de Youth for Climate Lyon se sont rendu-es sur le site d’Arkema à Pierre-Bénite (Sud de Lyon) pour y effectuer un contrôle citoyen et s’assurer de la mise à l’arrêt des machines mettant en danger l’environnement et la santé humaine. Alors que le site industriel est au coeur du problème de la contamination aux PFAS de l’eau, de l’air et des sols du Sud Lyonnais, les militant-es exigent la dépollution des zones impactées, l’application réelle du principe de précaution, et la réparation du préjudice subi par les salarié-es, habitant-es et paysan-nes. Les militant-es, réparti-es en plusieurs groupes, ont procédé tant à du bidouillage technique destiné à éviter que les machines ne repartent qu’à des formes d’action plus symboliques.
 
La pollution du Rhône aux PFAS est désormais chose connue. Alors que l’on retrouve ces polluants éternels dans l’eau, l’air et les sols dans tout le Sud de Lyon et que les quantités trouvées dépassent très souvent les (très peu nombreux) seuils réglementaires fixés par l’État ou l’Union Européenne, Arkema continue à produire du Kynar PVDF sur son site en utilisant des PFAS. Pire encore, elle souhaite mettre augmenter ses capacités de production de 50% dans les années à venir, grâce au soutien de l’État via le dispositif France Relance [1].
Face à la pollution causée par l’entreprise et à son impunité, les militant-es sont passé-es à l’action. Tandis que certain-es installaient des banderoles depuis le toit des bâtiments, redécoraient le site, d’autres ont adressé des messages aux automobilistes de l’autoroute A7 voisine en retouchant le logo de l’entreprise.
Pendant ce temps, donnant son sens aux journées Portes Entr’ouvertes, des miliant-es ont ouvert le site en faisant tomber de nombreux grillages, permettant aux militant-es ainsi qu’aux employés d’entrer et sortir. En parallèle, d’autres militant-es ont bloqué les portails d’accès au site (laissant toujours une possibilité d’entrée pour les services de secours) et dressé un mur devant le portail d’entrée destiné aux livraisons de l’entreprise. Par ces gestes, les militant-es ont redessiné l’entreprise telle qu’elle devrait être aujourd’hui : arrêtée, et ouverte pour stopper la pollution grave qu’elle engendre et permettre enquêtes, connaissances,…
Les militant-es sont également venu-es avec une grande question : depuis quand Arkema savait-elle que les produits qu’elle utilisait et rejetait sans aucune considération dans le Rhône sont dangereux ? L’application du principe de précaution, que les militant-es appellent de leurs souhaits, ne peut être mise en oeuvre que si les citoyen-nes, scientifiques, associations et pouvoirs publics ont accès aux informations nécessaires à l’évaluation des risques et à la dangerosité des produits. C’est pourquoi les militant-es ont retiré les portes du Centre de Recherche Rhône-Alpes (CRRA), centre de recherche d’Arkema à Pierre-Bénite : les études de toxicité devraient être réalisées préalablement, accessibles à tous-tes et surtout revues par des scientifiques indépendants et compétents. La connaissance sur les produits utilisés ne devrait plus être bloquée derrière les portes d’Arkema.
Enfin, une fresque a été réalisée sur les quais du Rhône, dans le centre de Lyon. Représentant un représentant d’Arkema versant des PFAS dans l’eau d’une maman allaitante, à côté d’une représentante de la DREAL se cachant les yeux avec les mains, elle vise tant à sensibiliser le grand public à la pollution de l’eau potable dont se rend coupable Arkema (plus de 148 000 rhodaniens boivent aujourd’hui de l’eau polluée aux PFAS [2]) qu’à dénoncer l’inaction et la conciliance de la DREAL (service de la Préfecture de Région chargée de surveiller les installations ICPE et SEVESO) avec l’industriel. Si la pollution provient d’Arkema, elle n’a pu être causée que parce que dans le cadre d’un État au moins négligeant, au pire complice.
Cette action d’envergure a pris place dans un contexte difficile : alors que les connaissances sur la pollution engendrée par Arkema grandissent de jour en jour, l’entreprise reste impunie et même protégée. En effet, le référé pénal environnemental déposé par Notre Affaire à Tous Lyon, 10 associations et syndicats et 47 victimes a été rejeté en première instance et en appel par la justice [3]. Alors que le député de la majorité Cyrille Isaac-Sibille appelle fortement le Gouvernement à agir face aux PFAS, et à soutenir l’initiative visant leur interdiction initiée auprès de l’Agence Européenne des Produits Chimiques par l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède, la Norvège et le Danemark [4], les PFAS devraient être un enjeu majeur des élections européennes à venir : les citoyen-nes lyonnais-es et des autres zones impactées [5] doivent connaître le positionnement de leurs candidat-es sur le sujet.
Par ailleurs, le contexte policier et la répression que connait le mouvement écologiste depuis quelques temps n’aura pas fait exception à la règle. Aujourd’hui, ce n’est pas moins d’une quinzaine de camions de CRS qui ont été dépêchés pour la défense des intérêts d’une entreprise privée. Non contentes de repousser les militant·es avec véhémence, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène, de spray au poivre, et de matraques. Nos équipes de médics sur place rapportent 3 blessures, dont une potentielle fracture, notamment dues aux coups infligés par les CRS.

Contacts presse :

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  • Tom : 07 50 28 87 86