Les peuples autochtones sont, d’après une fiche du Haut Commissaire aux droits de l’Homme : « des descendants de ceux qui habitaient dans un pays ou une région géographique à l’époque où des groupes de populations, de cultures ou d’origines ethniques différentes y sont arrivés et sont devenus par la suite prédominants, par la conquête, l’occupation, la colonisation ou d’autres moyens». On parle souvent de peuples natifs ou premiers peuples.
Généralement, ce sont des personnes en lien direct avec la nature, par leur mode de vie différent du nôtre, plus ou moins en rupture avec notre société, mais également par leur savoir-faire et leur savoir-vivre. Souvent méprisé-es et marginalisé-es par la société, considérés comme «inférieur-es», iels se battent pour défendre leurs droits, défendre leur identité et leurs terres. Leur culture ancestrale est un pilier dans leur fonctionnement et iels sont les premier-es à défendre la nature, de par leur proximité avec elle. Le Global Witness estime que 40% des défenseurs de l’environnement qui ont perdu la vie durant l’année 2016 étaient des individus autochtones.
Beaucoup de ces peuples se battent chaque jour contre les Etats afin de défendre leurs droits ainsi que ceux de l’environnement.
Si certains acceptent d’être en contact avec nos sociétés, d’autres restent dans leurs terres, refusant tout lien, ou très peu par l’envoi de représentants. Ces peuples sont en danger et chaque jour leur territoire retrécit. Au Brésil, les peuples vivant dans la forêt amazonienne sont plus que jamais menacés par la déforestation et les feux de forêts orchestrés par l’Etat pour créer toujours plus de terres agricoles à des fins alimentaires pour le bétail. Mais le réchauffement climatique est également un danger pour leur survie, iels dépendent de la nature qui les abrite et qui les nourrit.
Ces individus méprisés par nos sociétés sont pourtant des esprits sages possédant une grande connaissance de la nature et de l’environnement. Iels possèdent une capacité à analyser un environnement qu’on appelle «TEK» pour traditional ecological knowledges.
Si nous sommes capables d’analyser un environnement grâce aux sciences et à des expériences/analyses, iels peuvent arriver à un résultat par une simple analyse visuelle et de sens. En 2018, l’association Tchendukua a invité des chamanes Kogis (peuple racine de Colombie) à rencontrer plusieurs scientifiques français dans le but de faire un diagnostic sur la Drôme au niveau écologie. Les scientifiques avec cartes, les chamanes sans. En une semaine ils ont analysé l’eau, la végétation le climat et d’autres thèmes en confrontant leurs méthodes. Deux méthodes mais une seule et même conclusion. Les chamanes sont parvenus par le simple toucher et l’analyse d’une roche à estimer que cette dernière datait de la création de la terre, ce que les scientifiques estiment à -350 millions d’années. Iels ont pu reconnaitre les espèces végétales ayant été importées ou encore, comprendre que l’eau était en danger et avait subi des modifications artificielles. (article sur cette rencontre dans le magasine Kaizen)
Si on arrive vraiment à faire ces échanges entre vous et nous, peut-être que l’on pourra travailler et retrouver les lois de paix et d’harmonie avec la nature. Nous pourrons alors nous entendre pour arriver à un accord sur la façon de protéger la nature
Ces savoirs ancestraux sont plus que jamais utiles et il serait indispensable que ces peuples puissent être accueillis et respectés par nos sociétés. Beaucoup de membres de leur nouvelle génération entament des études afin de travailler avec les scientifiques, bien qu’iels aient déjà des TEK.
Cette collaboration pourrait nous permettre de changer notre rapport à la nature et parvenir à mieux la comprendre et la respecter. Ces TEK ont déjà fait l’objet d’appropriations par certains individu-es, en effet des personnes ayant eu connaissances de ces TEK se les sont appropriées dans leur métier sans mentionner les sources de ce savoir qui sont les peuples autochtones, il est donc également important de protéger ces savoirs ancestraux qu’iels partagent avec sagesse et non dans un but de profit ou de mérite.