Petite histoire d’inertie climatique

La révolution industrielle
Lorsqu’on pense à la Révolution industrielle, on a l’image du charbon, des usines crachant des fumées grises, des cheminées noires de suie… Tout commence avec la découverte au milieu du XIXe siècle d’une nouvelle énergie, la vapeur, produite grâce au charbon. Cela entraîne une mécanisation massive et une révolution des transports. Cependant, cela marque également les débuts du capitalisme tel qu‘on le connaît, de la mondialisation et de la pollution. Ces phénomènes s’accélèrent encore lorsqu’à la fin du siècle on découvre deux nouvelles énergies : les hydrocarbures et l’électricité. Le système boursier se met en place (à Londres historiquement) et le système actionnaire conduit à la création des grandes banques banques internationales. Lors de cette période, on voit naître de nombreux appareils et procédés, notamment les ampoules, la radio, les fibres synthétiques, les voitures… De nouvelles méthodes de production sont mises en place : il faut produire plus vite, mieux et moins cher (travail à la chaîne chez Ford par exemple). C’est également la période où la publicité se multiplie. Les transports étant plus fiables et rapides (bateaux, trains, automobiles…), l’échange de marchandises devient plus facile et cela participe grandement au début de la mondialisation.

Vous l’aurez compris, la révolution industrielle est un peu le ciment de notre société moderne. Beaucoup de procédés inventés pendant cette période servent encore aujourd’hui. Malheureusement, ils ne devraient plus être d’actualité : depuis que l’on fait un usage massif des hydrocarbures, le taux de CO2 dans l’air a véritablement explosé. D’un point de vue écologique, c’est une véritable catastrophe, mais les enjeux sociaux ne sont pas ménagés non plus : 85% des richesses sont détenues par 1% de la population, à cause du système qui continue d’enrichir les plus aisé·es et qui finira par tuer les plus modestes. Car ne nous leurrons pas : quand en 2050, il y aura 40% d’eau potable en moins pour 30% de la population en plus, seul·es les grand·es chef·fes d’entreprise auront les moyens de se payer ce luxe » pourtant vital. Mais en France autant qu’ailleurs, nous serons forcément touché·es par le réchauffement climatique. Il est temps d’abandonner ces pratiques maintenant obsolètes et de se tourner vers un nouveau système. Il ne suffit pas de soutenir ce changement, il faut le provoquer !

Vous aviez quatre heures, il ne vous en reste plus qu’une…

Le climat est un sujet révoltant, démoralisant, angoissant à raison. L’horloge tourne et rien ne semble aller assez vite. Le pire finit trop souvent par sembler irrémédiable. Et pour cause. Cela fait 100 ans maintenant que des individu·es et des groupes sonnent l’alerte, qu’iels s’époumonent au milieu d’un désert sourd et endormi. Mais au prix d’efforts et de détermination, les quelques graines qu’iels ont réussi à semer ici ou là commencent aujourd’hui à germer.

Il ne nous reste plus qu’une heure, mais nous avons en main de nombreuses clés pour agir et mettre en place toustes ensemble des sociétés respectueuses de la terre et de l’humain, capables de faire face au réchauffement climatique. Aucune de ces clés ne se suffit à elle seule, elles doivent se compléter, s’additionner, former un tout immense capable de changer la tendance. Depuis ces 60 dernières années, l’acte le plus récurrent a été un acte individuel et intime, celui de changer sa manière de vivre et de consommer. Cet acte ne changera pas le monde, mais c’est une manière de vivre selon ses convictions, en accord avec soi-même. Commencer par se changer est d’ailleurs plus simple aujourd’hui, où les démarches alternatives et collectives se multiplient et deviennent plus accessibles (maraîchage bio, pistes cyclables, etc).

La deuxième grande clé est celle de la sensibilisation. C’est-à-dire parler et débattre autour de soi des questions climatiques. Poster un fait brut sur les réseaux sociaux, diffuser un documentaire, conseiller un livre, animer des ateliers… Tout cela dans le but que le plus de personnes possible prennent conscience des changements actuels et à venir.

La clé suivante est plus complexe. Durant les trois premières heures de ce grand combat climatique, de nombreux courants de pensée se sont formés et avec eux des mouvements et des associations. Il nous reste énormément à faire, mais beaucoup de choses ont déjà été théorisées, écrites et mises en place. Et tous ces essais climatiques, ajoutés un à un nous montrent la voie vers une manière plus collective d’agir et de changer la tendance. Ils mettent en évidence les deux dernières grandes clés de ce combat climatique.

Tout d’abord les États et les grandes entreprises étant les principaux coupables, c’est à eux de changer rapidement la tendance, en prenant des décisions à la hauteur de l’urgence climatique. C’est ainsi que se sont succédées les COP, pour essayer de trouver des solutions.

Cependant, ces derniers ne se bougeront pas si nous, citoyen·nes, ne réagissons pas en masse aux prévisions toujours plus alarmantes des scientifiques, si nous n’établissons pas de rapport de force. Et c’est ce qu’ont essayé de fait de nombreuxses activistes depuis bien longtemps maintenant. C’est ce qu’ont réussi Extinction Rebellion en avril : après onze jours de mobilisation à Londres, le parlement a voté la très symbolique « urgence climatique ». Et c’est ce que tentent et réussissent chaque jour des particuliers et des collectifs en amenant devant la justice des gouvernements et des grandes entreprises comme Bayer-Monsanto. C’est ce que nous faisons lors des grèves pour le climat en rassemblant depuis le début de l’année toustes celles et ceux qui ne veulent plus rester inactifs face au réchauffement climatique.

Les politiques incompétents

Malgré les cris d’alarme et les preuves accablantes prouvant que notre planète va mal, nos dirigeants font la sourde-oreille. L’indifférence de nos soi-disant représentants, leaders du greenwashing et de la croissance verte face à l’urgence climatique a donc poussé quelques associations à mener des actions, comme celle de « Bloquons la République des Pollueurs », afin de leur rendre l’audition. Cette mobilisation jamais vue auparavant dé »nonce très clairement l’incompétence et le désintérêt que portent ces entreprises concernant toutes les mesures pouvant être prises en faveur de l’environnement. Tant d’un point de vue énergétique que d’un point de vue économique et agronomique, nos politiques agissent toustes en faveur des multinationales, voire sous leur ordres, en permettant par exemple à Monsanto-Bayer de rédiger certains de nos amendements. Notre société, basée sur une croissance infinie sur une planète aux ressources limitées n’est plus viable. Un pas en avant avec une petite mesure prise par le gouvernement, pour trois pas en arrière avec ce que l’État autorise ou cautionne, voilà dans quelle société capitaliste nous sommes contraint·es de vivre aujourd’hui. Pendant ce temps, le « jour du dépassement » survient de plus en plus tôt, d’année en année. Pendant ce temps, les forêts sont rasées, la banquise fond, les espèces disparaissent. Pendant ce temps, nous sommes tout simplement en train de nous détruire nous-même. Mais pendant ce temps, tu peux, je peux, nous pouvons toustes accomplir des gestes au quotidien pour sauver notre avenir, et celui de l’humanité. Rebellons-nous contre l’inaction politique face à l’urgence climatique !

 

Les grands freins à la transition écologique

De nos jours, la transition écologique est totalement cadenassée de l’intérieur. Parlons tout d’abord de l’aspect énergétique. Chaque jour, des quantités astronomiques d’énergie sont consommées, comme si nos ressources étaient inépuisables. Elles sont principalement produites par le charbon, le pétrole et le gaz, des énergies fossiles, donc en quantité limitée, qui représentent 92 % de notre consommation mondiale. Il va alors falloir apprendre à devenir autonome au plus vite, car en cas de pénurie énergétique, nous sommes mort·es. L’attention est aujourd’hui tournée sur les énergies renouvelables. Malheureusement, les panneaux solaires sont très énergivores lors de leur construction, tout comme les éoliennes. Les batteries des voitures électriques contiennent du lithium, et des terres rares, ressources minières épuisables rapidement, au même titre que le pétrole.

Tout ça pour une mise en place longue, coûteuse, et avec un faible rendement énergétique, qui ne peut tout simplement pas s’adapter au problème mondial actuel. Une des énergies les plus décarbonées, le tristement célèbre nucléaire, produit par contre des déchets radioactifs : nous sommes dos au mur. Il faudra accepter de vivre dans un monde en décroissance, et cesser d’entretenir un système qui nous détruit peu à peu. Qui dit décroissance dit fin de la consommation, et cela ne va absolument pas de pair avec notre modèle capitaliste, à la recherche continuelle d’un nouveau moyen de faire des profits. Les multinationales dominent quant à elles l’économie et le système capitaliste de notre monde. Très polluantes, elles freinent la transition écologique, qui ne sert absolument pas leurs intérêts primordiaux : le pouvoir et l’argent.

Au niveau international, il faut aussi se rendre compte que les pays en cours de développement, premiers touchés par les catastrophes naturelles, n’ont plus la possibilité de se construire comme nous autres, au vu de la situation actuelle. Les pays développés doivent alors les aider dans leur transition écologique, économique et énergétique, afin qu’ils ne reproduisent pas les mêmes erreurs que nos pays occidentaux. Nous avons toustes notre rôle à jouer. Mangeons bio, local, de saison et plus végétal, cessons de surconsommer, boycottons les produits à base d’huile de palme, faisons nos petits trajets à vélo… N’oublions pas que c’est petits gestes, qui ne sont évidemment pas suffisants à eux seuls, participent à reconstruire peu à peu notre mode de vie qui changera irrémédiablement. Afin d’agir de manière plus offensive, n’hésitez pas à rejoindre des associations, des manifestations, ou mêmes des mouvements de désobéissance civile, afin de réclamer la justice climatique et sociale !


Situation actuelle

L’humanité fait la forte tête.  Face à ce que l’on peut appeler aujourd’hui la sixième extinction de masse, avec une disparition des espèces 1000 fois supérieure à la normale, citer des chiffres ne suffit pas pour faire réagir. Les changements vitaux pour notre survie sont sans cesse reportés au lendemain. Comme si l’on ne manquait pas déjà de temps. Mais maintenant, le changement est pressant. Il est vital depuis bien trop longtemps.

Chaque seconde, la fonte des glaces en Antarctique entraîne une perte d’environ huit tonnes de sa masse, soit 8,7 millions de litres d’eau déversés par seconde dans les océans. La fonte totale des glaces de l’Antartique entraînerait une élévation du niveau des océans d’environ 57 mètres. Je vous laisse essayer d’imaginer la catastrophe sur les îles et les littoraux.

Chaque minute, près de neuf millions de tonnes de déchets plastiques pénètrent dans les océans. Quelle ironie du sort, quand on sait que plus de 50% de notre oxygène y sont directement liés. Chaque heure, environ trois espèces disparaissent définitivement. de nos jours, plus de la moitié des animaux a disparu, avec plus d’un tiers des oiseaux sur le territoire français, favorisant la prolifération des insectes invasifs qui détruisent nos récoltes.

Et ça ne s’arrête pas là.

À vous qui nous lisez aujourd’hui, pensez-vous réellement que vivre dans cette société consommatrice, consommable, factice et non-durable vaille le coup, si cela implique d’annihiler toute chance de survie à l’humanité, à vous-même comme à vos enfants ?

Changeons aujourd’hui, afin d’apercevoir un nouvel horizon, moins sombre.

Demain, il sera trop tard.

Ce n’est pas la planète qu’il faut sauver, mais nous-mêmes.

Augmentation des températures…

Tic, tac, tic, tac… c’est cuit !

Quand on parle climat, la montée des températures est sur toutes les lèvres.
Mais qui dirait non à un été plus long et plus chaud, pour se la couler douce un peu plus longtemps à la plage ? Sauf que lorsque nous nous attardons sur le sujet, cela laisse penser qu’il faudrait peut-être aller ranger ses sandales et s’activer, pour sortir le monde de la fournaise dans laquelle nous l’avons plongé. Car il pourrait bien être en train de cramer.

Si dans 10 ans, nous n’avons pas réduit de 45% les émissions de CO2 au niveau mondial, et de 100% d’ici 2050, le scénario le plus positif, celui des +1,2°C par rapport à l’ère pré-industrielle, qui sera largement dépassée. Avec ce scénario, qui reste le meilleurd’entre tous, les zones les plus prospères des États-Unis se transformeraient en désert, même si l’adaptation serait toujours possible pour la plupart d’entre nous. Sachant que nous sommùes déjà actuellement à +1,25°C environ, cela ne nous laisse que très peu de marge de manœuvre.

Mais nous sommes dans la réalité, et même si tous les pays ayant signé l’accord de la COP21 respectaient leurs engagements, il faudrait s’attendre à être confronté à une élévation de +3 à +4°C en 2100. Je vous vois venir, mais sachez que le changement climatique n’attendra pas jusqu’au 31 décembre 2099 pour se manifester. Il est déjà là. Vous rappelez-vous de l’été caniculaire de 2003, responsable de 15000 morts en France ? Cela deviendrait un phénomène.. habituel. De nombreuses grandes villes, comme New York, seraient rayées de la carte, au même titre que quasiment toutes les îles du Pacifique. Un climat chaud qui n’a pas existé depuis près de trois millions d’années, voilà dans quoi nous sommes en train de nous enfoncer, dès maintenant. Les plus grands fleuves du monde s’assècheraient, tandis que la forêt amazonienne, symbole de la vie et poumon de notre planète, ne serait plus qu’une vaste étendue désolée et aride.

Et attention, le scénario ci-dessus est encore bien positif. Compte tenu de notre trajectoire actuelle, nous fonçons tout droit vers une augmentation de la température de 5°C ! C’est l’amplitude qui nous sépare de l’âge glaciaire, mais cette fois-ci en sens inverse. Avec 5 degrés de plus, la machine terrestre se brisera. L’humanité pourrait être totalement anéantie.

Un monde apocalytptique se dessine. Et cette fois-ci, ce n’est pas une fiction. Vous le savez désormais, l’enjeu n’est pas uniquement de sauver les fleurs et les abeilles. Mais nous avons aujourd’hui toutes les clés en main pour limiter la casse. Nous sommes de plus en plus à nous rendre compte de l’urgence climatique, à nous rebeller. Car chaque millième de degré en moins sur le thermomètre planétaire représente un espoir énorme, pour limiter la hauteur de notre chute.

Dès maintenant, cessons alors d’entretenir le pouvoir capitaliste qui nous vend un soi-disant « progrès », tout en déchirant notre avenir.

Dès maintenant, c’est à nous de faire monter la pression, de provoquer le changement.

À nous de choisir entre la survie de l’humanité et son extinction.

À nous de lancer l’alerte !

Sources :

– Les chiffres alarmants de WWF sur la pollution des océans par les plastiques, Atlantico
– Disparition d’espèces dans le monde, Planétoscope
– Fonte des glaces en Antartique, Planétoscope
– Climat : l’illusion démobilisatrice du scénario à 1,5°C, Libération
– Climat : les trois scénarios du réchauffement de la planète, Le Journal du Dimanche
– Avec 3°C de plus, l’emballement climatique irréversible, Médiapart
– Climat : vers 4 à 5 degrés de plus à la fin du siècle à Paris, Le Monde
– Comment tout va s’effondrer, Julien Wosnitza