La vague d’actions contre Lafarge et le monde du béton est bien lancée ! – Bilan d’étape.
Depuis deux jours, la campagne d’action contre Lafarge et le monde du béton, appelée par plus de 200 organisations et luttes locales, bat son plein. De Toulouse à Bruxelles, de Corseul à Marseille, en passant par Saint Barthélémy d’Anjou ou Héricourt de nombreuses actions visent ces entreprises dont les profits tiennent à la perpétuation du ravage environnemental. Chaque heure, la carte créée pour recenser les actions voit de nouveaux points apparaître :
Chacun de ces points marque la créativité et la solidarité du front contre Lafarge.
Au Forez, à Strasbourg, Belfort, au Teil, à Paris ou en Anjou, ce sont des foules de tout âge qui se rassemblent face aux grilles, des banderoles accrochées aux silos ou un mur en terre-paille construit devant une centrale à béton. À Lyon, pendant la fête des lumières, un « Lafarge + Daesh = coeur » a, entre autre, illuminé les ponts. Samedi, la lutte contre l’A69 a réussi à mobiliser quasi 2000 personnes, à s’introduire sur le site d’une future usine à bitume qui sera utilisée pour le chantier de l’autoroute et à le désarmer !
Ailleurs, des luttes locales se sont emparées de cette campagne d’action : à Doulon (Nantes) une charpente a été amenée par des tracteurs sur des terres maraîchères menacées d’artificialisation, tandis qu’en Nouvelle-Aquitaine, les manifestant·es se sont rendu·es sur une carrière liée au projet de LGV. A Val de Reuil dans l’Eure ce dimanche, deux cent personnes se sont introduites par surprise sur une centrale à béton Lafarge et l’ont mise à l’arrêt avant une opération de dispersion policière. Les manifestant·es ont trouvé refuge dans la forêt de Bord, actuellement menacée par un projet de contournement autoroutier. Pendant ce temps, des dizaines d’autres, avec des masques d’animaux ont ravalé la façade d’un site Lafarge en plein Paris et l’ont occupé pour un goûter d’anniversaire au 1 an du désarmement de la cimenterie de Bouc Bel Air, un des 50 sites les plus polluants du pays.
Parfois, comme en Bretagne, à Saint Egrève, à Bouguenais, en Suisse… les centrales à béton ont été visitées de nuit, repeintes et désarmées par des hérissons en boules, des lutins éco-terroristes, un commando pom-pote ou un gang des tongues à l’aide de mousse expansive, de petits outils de circonstance ou de sable dans les réservoirs. On peut citer le communiqué de Corseul (22 : « Nous, Hérissons, nous sommes introduits dans la centrale et avons grignoté quelques câbles,(…). Cet acte est avant tout un acte d’autodéfense contre un ennemi commun, Lafarge-Holcim. »
Vous avez là un rapide premier aperçu de ce qu’il s’est passé ce week-end et qui continue les jours prochains. Un live est tenu à jour ici https://lundi.am/Du-9-au-12-decembre-4-journees-d-actions-contre-le-Beton et les actions sont relayées sur les RS d’Attac, XR, Soulèvements de la Terre, Solidaires, YFC entre autre et par divers médias indépendants. Des compte-rendus détaillés et photos de l’ensemble des actions sont disponibles sur le site https://journeescontrelebeton.noblogs.org. Un an après que des personnes se sont introduites de manière retentissante sur la cimenterie marseillaise, puis que Lafarge et la police anti-terroriste ont cherché à étouffer l’opposition en acte au monde du béton, le combat s’est de toute évidence démultiplié. Lors de ces mobilisations, de nombreux messages de soutien ont d’ailleurs été adressés aux personnes mises en cause par les enquêteurs. Face à l’artificialisation galopante des terres et à l’impact critique de ces industries dans le réchauffement climatique, cibler les sites du béton et du bitume a pris ce week-end l’allure d’une épreuve sportive hexagonale salutaire. Il paraît même que l’on parle de l’inscrire aux prochains Jeux Olympiques.
Face à l’association de malfaiteurs que constituent Lafarge et le gouvernement, les arrêter ne relève pas du terrorisme, mais d’un acte de résistance qui se propage. Comme les occupant·es des usines Lafarge du Port de Gennevilliers y avaient appelé en juin 2021 : « Lafarge et ses complices n’entendent rien à la colère des générations qu’ils laissent sans avenir dans un monde ravagé par leurs méfaits. Leurs silos et malaxeuses sont des armes qui nous tuent. Ils ne cesseront pas sans qu’on les y force. Nous allons donc continuer à démanteler ces infrastructures du désastre nous‑mêmes. Nous appelons toutes celles et ceux qui se soulèvent pour la terre à occuper, bloquer et désarmer le béton. »
L’appel à agir court jusqu’à mardi. Nous vous invitons à rejoindre les actions autour de chez vous.
Contact mail de la campagne pour informations, annonces et relais des mobilisations : journeesbeton@immerda.ch