La liberté d’expression
L’heure est grave. Les fondements de notre démocratie sont menacés par un groupuscule extrémiste qui ne reculera devant rien pour défendre ses intérêts. Sans humour, dénués de toute tolérance, n’hésitant pas à mettre femmes et hommes en danger au nom de leur idéologie déconnectée de la réalité, vous aurez bien entendu reconnu dans cette description tous les hommes politiques et créatures de plateau télé aux valeurs politiques orientées à droite !
Comment ? Ce n’est pas ce que vous avez l’habitude de lire ou d’entendre ? Dans cet article, on va dissiper leurs mensonges, en s’intéressant à quelques cas emblématiques qui permettent de mettre en valeur leur coupable duplicité.
Niala ou la culture oppressive
TW racisme et sexisme
C’est pourtant une règle d’or de la communication : ne pensez pas que l’autre vous a mal compris, pensez que c’est vous qui vous êtes mal exprimé (un comic à ce sujet pour les anglophones). On pourrait supposer, pourtant, que personne n’est mieux placé pour parler du racisme d’une œuvre qu’une personne racisée ; que personne n’est mieux placé pour parler du sexisme d’une œuvre qu’une femme. Pourtant, ça n’arrête pas les auteurs, la maison Glénat et certains journalistes – des hommes blancs, globalement – qui nous expliquent gentiment que les gens qui s’affolent n’ont rien compris à leur œuvre ; à vous de voir si réduire une femme noire à une dimension sexuelle, en rapprochant son comportement des singes et en la faisant avoir des relations sexuelles avec des adolescents, ce ne serait pas plus criminel qu’autre chose. Vous trouverez un bon article à ce sujet sur aufeminin.com.
Sciences-Po Grenoble, surdité sélective
Un autre exemple, c’est le cas de Science-Po Grenoble. A la lecture d’articles sur le sujet (par exemple, celui de FrancetvInfo, qui pourtant n’est pas le plus partial) on a l’impression d’une réaction à minima disproportionnée. Pourtant, si on écoute par exemple l’interview du président de l’Union Syndicale Sciences-Po Grenoble réalisée par Ouvrez les guillemets, on apprend que le conflit a été rendu public par les professeurs ; dans le contexte de chasse aux prétendus islamogauchistes lancée par notre bien-aimée ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, cela ne pouvait que dégénérer.
Cette dernière, par ailleurs, a déclaré au micro d’Europe 1 que « traiter quelqu’un d’islamophobe peut tuer ». En omettant un fait simple – le fait que ce soit les professeurs qui aient diffusé le conflit et non le syndicat – on a pu voir la presse et tous les politiciens opportunistes se saisir de l’occasion pour faire le lien avec l’assassinat de Samuel Paty et avoir leur quart d’heure de gloire.
Soyons clairs : la stigmatisation permanente de l’Islam et des musulmans, portée en plus haut lieu par le club des cinq des fascistes, nommément Castex-Darmanin-Vidal-Blanquer-Schiappa, tue bien plus que l’accusation d’islamophobie. Par ailleurs, ces pompiers pyromanes prétendent défendre une liberté d’expression qu’ils ne font qu’assaillir : leur réel but n’est en réalité que de défendre la légitimité de celleux qui les arrangent en portant la bonne parole conservatrice, ce que confirme leur soudaine aphasie lorsque 600 enseignants chercheurs sont affichés sur un site d’extrême droite pour avoir signé une tribune.
Conséquences de l’immunité policière, le cas lyonnais
Deux sujets parallèles à Lyon, qui participent d’un même phénomène : les émeutes de la Duchère et la polémique (pour une fois pas nationale) provoquée par le tweet d’une élue.
Absence de vidéosurveillance selon Laurent Wauquiez (rien de tel qu’une caméra pour défendre une voiture d’une agression), la conséquence d’une lutte active contre le trafic de drogue selon Darmanin, ou bien l’expression d’une colère populaire contre un arbitraire policier permanent (selon le directeur de recherche CNRS à Sciences Po Grenoble) et défendu en haut lieu par ces mêmes individus ? On vous laisse répondre à cette question, mais attention : choisissez la bonne !
Comme nous le montre la seconde polémique, dire la vérité vis-à-vis de la police, c’est s’exposer à un raz-de-marée d’accusations et de désaveux de la part de son propre camp.
En effet, face à une institution qui diffuse des messages rappelant qu’ « envoyer un nude, c’est prendre le risque de voir la photo partagée », composée en partie d’individus rentrés pour lutter contre le terrorisme (comme le rappelle un brigadier dans cet article de Mediapart), tendant vers l’extrême droite (la même qui déplore la perte du patriarcat), on peut légitimement parler de culture du viol. Ce qui n’a, rappelons-le, rien à voir avec le fait de prendre tous les policier.ères pour des violeurs. Cependant, la vérité n’est pas l’amie des syndicats de police, qui font oublier leurs compromissions avec leurs patrons par une défense cynique et acharnée des actions les plus abjectes de leurs membres.
En conclusion…
Qu’en dire ? La liberté d’expression qui serait menacée selon certains par islamogauchistes, terroristes et dealers de cannabis (les trois catégories étant interchangeables dans leur pensée, les militants non racisés n’en faisant jamais partie que de façon passagère) n’est en réalité menacée que par l’inertie d’une élite conservatrice pour partie journalistique et pour partie politique, qui exploite mensonges et approximations pour faire passer les victimes pour des criminels et l’inverse.