Béton Lyonnais : après une 2ème Victoire Judiciaire, les riverain·es et associations préparent la suite

Béton Lyonnais : après une 2ème Victoire Judiciaire, les riverain·es et associations préparent la suite

Alors que l’entreprise Béton Lyonnais tente d’intimider les riverain·es qui essayent de lui faire respecter la loi, les tribunaux donnent raison aux citoyen·nes. L’entreprise, en plus de ne respecter aucune norme environnementale, est implantée dans la zone de protection d’un captage d’eau potable de la Métropole de Lyon et dans une zone agricole dans laquelle aucune activité industrielle n’est permise. Et pourtant, elle continue à exercer sur place depuis 27 ans. Les riverain·es ont déjà gagné deux procès contre l’entreprise, et, accompagné ·es des associations Youth for Climate Lyon, Extinction Rébellion Lyon et de citoyen·nes engagé·es, iels s’apprêtent à passer à la vitesse supérieure : exiger en justice la délocalisation complète de l’entreprise.

Historique de l’affaire

Béton Lyonnais, entreprise de fabrication de béton et autres matériaux de chantier s’est installée en 1993 à Décines-Charpieu, dans le quartier des Marais. Premier problème : l’entreprise n’aurait jamais dû s’installer sur les lieux. En effet, depuis 1976, les parcelles sur lesquelles elle s’installe sont protégées par une Déclaration d’Utilité Publique (DUP) qui protège une zone de captage d’eau potable extrêmement importante pour la Métropole de Lyon. Bien que le captage de La Rubina ne soit pas le plus utilisé de la Métropole, il constitue l’un des principaux captages de secours que pourrait utiliser la Métropole de Lyon, en cas de problème avec le captage principal de Crépieux-Charmy qu’elle qualifie elle-même de “vulnérable”. En effet, le captage de la Rubina a une capacité potentielle de captage de 6 000 m3 d’eau par jour. L’entreprise est de plus installée sur une zone agricole définie par le Plan Local d’Urbanisme et de l’Habitat (PLUH), sur laquelle toute activité industrielle est interdite.

Mais l’entreprise, bien qu’installée illégalement, possède un récépissé de déclaration d’activité de la Préfecture du Rhône, l’autorisant à en exercer certaines sur les lieux. Mais presque dès l’installation de l’entreprise, les activités qu’elle exerce ne correspondent absolument pas à celles déclarées en 1993, et sont classées au registre des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE). L’entreprise Béton Lyonnais exerce donc illégalement des activités réglementées dangereuse pour l’environnement et pour la santé publique sur une zone où elle n’a pas le droit d’être installée selon des législations nationales et locales.

Et là ne s’arrêtent pas les méfaits de l’entreprise. Elle possède au moins 2 forages non déclarés et illégaux qui pompent l’eau potable de la Métropole de Lyon pour ne pas payer l’eau nécessaire à l’exercice de ses activités, déverse ses eaux usées à même le sol, stocke sans aucune mesure de protection des barils d’hydrocarbures alors que cette activité est réglementée par la DUP, entrepose une grande quantité de déchets, activité là aussi interdite,…

L’entreprise Béton Lyonnais a déjà été mise en demeure à maintes reprises par la Préfecture du Rhône, qui lui demande de se mettre en conformité avec ses injonctions. Après avoir été condamnée à payer des astreintes et des amendes administratives, l’entreprise ne change toujours rien à son comportement.

Youth for Climate Lyon, Extinction Rébellion Lyon, et les riverain·es et citoyen·nes engagées exigent la délocalisation de l’entreprise en Zone Industrielle. Une entreprise de fabrication de Béton qui en plus n’a aucune considération pour l’environnement n’a rien à faire dans une zone agricole, et dans une zone de protection d’un captage d’eau potable aujourd’hui inexploitable pour cause de pollution des eaux.

Deux victoires pour la société civile, deux défaites pour Béton Lyonnais

Soulagés d’avoir remporté ce procès Baillon qui servait à nous faire peur, nous comptons maintenant sur tous les citoyens mobilisés pour protéger l’eau potable.

Mélissa, riveraine du captage d'eau de La Rubina et de Béton Lyonnais

Alors que l’entreprise Béton Lyonnais est en tort sur tous les points, elle tente de se défendre en assignant en justice les riverain·es qui tentent de lui faire respecter la loi. Les riverain·es ont ainsi été attaqué·es pour des motifs sans queue ni tête tels que des troubles du voisinage pour une climatisation trop bruyante (on parle ici d’une entreprise qui fabrique du béton portant plainte pour le bruit d’une climatisation), ou encore une plainte pour mise en danger d’autrui, accusant les riverain·es d’avoir tenté de porter atteinte à la santé du gérant avec le coronavirus pendant le confinement.

Suite à l’inactivité des pouvoirs publics contre l’entreprise, les riverain·es ont mis en ligne une pétition reprenant les informations de la DREAL pour tenter de faire pression. Cela leur a valu une attaque en justice pour diffamation, dont ils viennent de gagner le procès ! Le juge a reconnu que les informations diffusées dans cette pétition n’étaient que la stricte vérité, et que l’entreprise Béton Lyonnais est bien coupable des infractions dont l’accuse Mme Ghommam, auteure de la pétition.

C’est une grande victoire pour les riverain·es et les associations car la décision du juge nous conforte dans l’idée que nous avons raison de dénoncer les méfaits de Béton Lyonnais. Cette entreprise est un désastre environnemental et humain qui dure depuis 27 ans. L’action de la société civile est indispensable pour faire bouger les acteur·ices public·ques

Marin Bisson, membre de Youth for Climate Lyon

Les associations et les riverain·es montent d’un cran

Après s’être vu·es refuser l’abrogation du récépissé autorisant la société Béton Lyonnais à s’installer sur les lieux par la Préfecture, les riverain·es, soutenu·es par les associations Youth for Climate Lyon et Extinction Rébellion Lyon, et grâce à l’aide de leur avocat Me Raffin, s’apprêtent à continuer la bataille juridique au Tibunal Administratif de Lyon. Pour la protection de l’eau des Lyonnais, voici l’objectif : obliger M. le Préfet du Rhône à abroger l’autorisation d’exploitation des lieux au vu du non-respect des prescriptions administratives imposées à l’entreprise.

Aujourd’hui, suite aux nombreuses chances accordées à Béton Lyonnais par la DREAL pour se remettre en conformité, nous ne pouvons plus croire en la bonne volonté de l’industriel, qui n’a de cesse de se comporter comme un délinquant environnemental. Je ne vois pas pourquoi il changerait aujourd’hui. Et c’est un bien commun, un enjeu majeur de santé publique pour l’ensemble des habitants du Grand Lyon qui est en jeu : la salubrité de l’eau. C’est pourquoi une seule solution est envisageable pour assurer la résilience de notre territoire : la délocalisation de Béton Lyonnais en zone industrielle.

Éline Varicelli, membre de Extinction Rébellion Lyon

Contacts Presse :

Marin Bisson, Youth for Climate Lyon : 06 51 12 62 66
Éline Varicelli, Extinction Rébellion Lyon : 06 20 96 70 32
Mélissa Ghommam, riveraine : 07 66 55 93 57

Mail : presse@youthforclimatelyon.fr

25 Septembre : Journée Mondiale d’action pour le Climat et la Justice Sociale

Ce Vendredi 25 Septembre, la jeunesse du monde entier se soulève pour, une fois de plus, combattre la crise climatique et sociale que connaissent nos sociétés. En France et à Lyon, notamment en raison de la situation sanitaire actuelle, il n’était pas possible et irresponsable d’organiser une mobilisation de masse. Cependant, nous ne pouvions rester inactif·ves.

Youth for Climate Lyon organise donc plusieurs actions sur la journée pour porter nos revendications sociales et climatiques et tenter, une fois de plus, de faire pencher la balance du bon côté.

Action antipublicité

Ce matin, avant même le levé du soleil, des militant·es de Youth for Climate Lyon sont allé remplacer le contenu des panneaux publicitaires JCDecaux qui envahissent nos rues depuis maintenant des années, occupant nos esprits sans que, jamais, les citoyen·nes aient été concerté·es sur leur mise en place.

447€

C’est la somme que vous avez payé en 2017 pour recevoir les messages publicitaires sexistes, conformistes, racistes,… provenant dans 80 % des cas des mêmes 0,0002 % de multinationales ultra-riches, sans aucun respect ni de votre liberté de réception, ni du traitement de vos données personnelles.

En effet, personne ne peut échapper aux panneaux publicitaires présents sur la voie publique. Pourtant, leur utilité reste encore à prouver : l’affichage publicitaire en ville génére à peine entre 0,1 % et 0,5 % d’un budget municipal chaque année. Et pourtant, ils n’ont fait que se multiplier et devenir de plus en plus agressifs. Alors qu’il y a 20 ans encore, les panneaux publicitaires se limitaient à l’affichage d’affiches en papier unique, ils se sont transformés en énorme panneaux défilants et lumineux. Déjà dans le métro et dans certaines villes de la Métropole de Lyon, des panneaux numériques exposant des messages publicitaires vidéos ont déjà fait leur apparition, et risquent encore d’être autorisés dans le reste de la Métropole. Ces panneaux numériques, en plus d’être des gouffres énergétiques (7 000KWH/an, soit la consommation d’un couple avec enfant) sont néfastes pour la santé et pour la biodiversité. Et nous ne pouvons ignorer l’effet de la publicité sur la surconsommation qu’elle entraîne, en créant des besoin et des envies qui n’auraient jamais existé autrement.

Alors, face aux 1 200 à 2 200 messages publicitaires que nous recevons par jour, nous nous devons de résister !

Sources

CleanWalk

Dès 14H, les activistes de Youth for Climate Lyon ont décidé de participer concrètement à l’amélioration de notre ville en menant une action accessible à tous·tes : une CleanWalk.

Pendant près de 2H, les activistes ont nettoyé de fond en comble les berges du Rhône afin de lutter contre la destruction de la biodiversité, dont les déchets sauvages sont responsables pour une grande partie. Il est à priori inutile de rappeler qu’un mégot jeté par tere pollue 500 litres d’eau, ou que les sacs plastiques jetés dans l’eau sont responsables de la mort de milliers d’animaux marins qui s’étouffent à l’intérieur, ou en ingère de grandes quantités.

Malgré une petite averse au début, l’action s’est bien passée et les activistes présent·es ont partagé leur bonne humeur avec les passant·es curieux·ses !

Action en soutien à la communauté Ouïghour

Enfin, pour finir la journée, nos militant·es se sont tourné·es vers un aspect plus social, qui ne peut être dissocié de l’écologie. Iels sont allé·es au centre commercial de la Part-Dieu afin de rajouter des étiquettes sur les vêtements de certaines marques. Dessus, l’on pouvait lire le message suivant :

Ce produit a été conçu par des esclaves Ouïghour·es.

Acheter, c’est être complice du génocide.

En effet, plus de 80 marques [1] (que vous pouvez retrouver dans la dernière slide du très bon post instagram de Youth for Climate Paris) emploient des ouïghours, asservis par le gouvernement chinois et obligé·es de travailler des heures par jour dans des conditions inhumaines.

Pour rappel, les Ouïghours sont une minorité musulmane vivant dans la région de Xinjiang, dans le Nord-Ouest de la Chine. Depuis le début du siècles, iels font l’objet d’une persécution à grande échelle sous couvert de “lutte contre le terrorisme et l’extrémisme”. En effet, suite aux “campagnes démographiques” du gouvernement chinois qui consistaient à dissoudre la population Ouïghour au milieu des autres (dans cette région, iels sont passé de 80% en 1949 à 40% aujourd’hui [2]), des tensions sont apparues entre les peuples et, selon la Chine, des attentats ont été commis.

Ces attentats ont donné l’occasion rêvée pour le gouvernement chinois de “régler le problème Ouïghour”, notamment par la mise en place de mesures bafouant complètement les droits humains. Iels sont constamment surveillé·es, y compris à l’intérieur de leurs foyers [3], iels n’ont pas la possibilité de pratiquer leur religion, iels n’ont plus le droit de se déplacer [4],…

À tel point que sur l’ensemble des arrestations faites en Chine en 2017, 21% proviennent à elles seules de la région de Xinjiang alors que seulement 1,8% de la population chinoise y réside [5]. Lorsqu’iels sont soupçonné·es d’être pratiquant·es ou ne respecte pas les règles, les Ouïghours sont envoyé·es dans des “camps de rééducation”, où on les oblige à apprendre le mandarin et à renier leur culture, où on les viole, où on les drogue,… En 2018, le budget alloué à la sécurité dans la région a augmenté de 90% [2], et on estime que 1,5 à 3 Millions de Ouïghours y ont été déportés [4] (sur une population totale de 11 Millions).

Par ailleurs, le gouvernement chinois montre très clairement une volonté d’exterminer ce peuple en stérilisant les femmes de force. [TW] “On m’a fait m’allonger et écarter les jambes, et on m’a introduit un stérilet” témoigne Qelbinur Sidik Beg [6], une ancienne enseignante Ouïghoure réfugiée en Europe. Dans le Xinjiang en 2019, 13 Millions d’euros ont été investis dans la prévention des grossesses et 80% des stérilets chinois y sont posés [7].

Nous ne pouvons rester inactif·ves face à ce qui, selon la défnition de l’ONU, s’apparente à un génocide ! Des marques, particulièrement dans l’industrie textile, exploitent encore des Ouïghoures et soutiennent ainsi le gouvernement chinois, et le gouvernement français reste coupablement silencieux !

Notes :

[ANTIPUB]

– Plaidoyer de l’association RAP (Résistance à l’Agression Publicitaire) : https://antipub.org/asso/manifeste-contre-le-systeme-publicitaire/

– Plaidoyer du collectif Plein La vue : https://pleinlavue.org/index.php/argumentaire/

– Étude « Big Corpo », par les Amis de la Terre France, Résistance à l’Agression Publicitaire et Communication Sans Frontières : https://www.amisdelaterre.org/communique-presse/rapport-bigcorpo/

[OUÏGHOURS]

[1] Rapport « Uyghurs for Sale » par l’Australian Strategic Policy Institute : https://www.aspi.org.au/report/uyghurs-sale

[2] Le Monde : « Pékin persiste à pratiquer la désinformation sur la question Ouïghoure » par Vanessa Frangville : https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/09/17/pekin-persiste-a-pratiquer-la-desinformation-sur-la-question-ouigoure_6052511_3232.html

[3] Le Monde : « Ces faux « cousins » chinois qui s’imposent dans les familles ouïghoures » : https://www.lemonde.fr/international/article/2020/09/17/ces-faux-cousins-chinois-qui-s-imposent-dans-les-familles-ouigoures_6052513_3210.html

[4] FranceInfo : « L’article à lire sur la répression des Ouïghoures en Chine » : https://www.francetvinfo.fr/monde/chine/l-article-a-lire-sur-la-repression-des-ouighours-en-chine_4030991.html

[5] Chinese Human Rights Defenders : « Criminal Arrests in Xinjiang Account for 21% of China’s Total in 2017 » : https://www.nchrd.org/2018/07/criminal-arrests-in-xinjiang-account-for-21-of-chinas-total-in-2017/

[6] Libération : « Ouïghours : «On m’a fait m’allonger et écarter les jambes, et on m’a introduit un stérilet» » : https://www.liberation.fr/planete/2020/07/20/on-m-a-fait-m-allonger-et-ecarter-les-jambes-et-on-m-a-introduit-un-sterilet_1794798

[7] Adrian Zenz à la Fondation Jamestown : « Sterilizations, IUDs, and Mandatory Birth Control: The CCP’s Campaign to Suppress Uyghur Birthrates in Xinjiang » : https://jamestown.org/press-releases/sterilizations-iuds-and-mandatory-birth-control-the-ccps-campaign-to-suppress-uyghur-birthrates-in-xinjiang/

Actions désobéissantes : les mesures de la CCC seront appliquées par les citoyen·nes

Alors qu’Emmanuel Macron s’exprimait hier sur les mesures de la Convention Citoyenne pour le Climat, Youth for Climate Lyon prévoit 2 actions de désobéissance civile en soutien à ses mesures et au processus démocratique qu’elle représente.

Puisque l’État fuit face à ses responsabilités…

Hier, Emmanuel Macron s’est exprimé sur les mesures de la Convention Citoyenne pour le Climat. Malgré ses engagements, ce ne sont pas 3 mais 7 propositions qui ont été écartées de son projet grâce à des “jokers” qui semblent se dédoubler[1].

En effet, en plus du refus d’inscrire l’urgence écologique dans le préambule de la Constitution, d’intégrer l’écocide dans le droit national, et d’abaisser la vitesse maximum autorisée sur les autoroutes à 110 km/h, la suppression des vols intérieurs possédant une alternative terrestre en moins de 4H n’est pas non plus retenue, l’obligation de rénovation globale des logements d’ici 2024 non plus obligée, mais incitée, le CETA ne sera pas renégocié et les grandes entreprises ne participeront pas au financement de la transition écologique dont elles sont la cause à hauteur de seulement 4% de leurs dividendes.

Il n’est juste plus possible aujourd’hui de rejeter la faute sur les autres comme l’État l’a déjà fait dans sa réponse à l’Affaire du Siècle. En effet, dans cette réponse, il se dédouane de ses responsabilités en justifiant son inaction par le fait que la France ne représenterais “que 1% des émisions de GES de la planète”[2]. Il tente aussi d’échapper à ses responsabilités lorsqu’il propose de faire rentrer la notion d’écocide dans le droit international, alors qu’il est parfaitement conscient qu’il ne sera jamais possible de convaincre la communauté internationale sur ce sujet.

Il n’est plus non plus possible de continuer à protéger les grandes entreprises et les plus riches. En effet, la taxation sur les dividendes du pourcentage pourtant peu élevé de 4% pour les entreprises en reversant plus de 10 millions était une mesure permettant non seulement le financement de la transition écologique préconisée, par les citoyen·nes, mais aussi une mesure de justice sociale, permettant une certaine redistribution des richesses. Le CETA, quant à lui ne présente aucun intérêt pour les citoyen·nes, et a déjà été jugé néfaste pour l’environnement par une étude européenne dès 2011[3]. Il a été aussi profondément rejeté par toutes les ONGs environnementales, mais “sera évalué et rejeté si il se présente néfaste pour l’environnement”.

En plus de cette utilisation excessive de ses “jokers”, Emmanuel Macron tente de décrédibiliser le principe de la décroissance en s’appuyant sur des arguments stupides et bancals. Lorsque l’on parle de décroissance, personne n’entend l’arrêt total de la production, mais bien la réduction de celle-ci. En effet, nous savons pertinemment aujourd’hui que nous ne pourrons pas continuer à vivre selon notre mode de vie actuel, faute de ressources suffisantes sur notre planète. Il nous faut donc baisser considérablement notre consommation et notre production.

Par ailleurs, Emmanuel Macron a aussi voulu déresponsabiliser les entreprises en faisant valoir l’argument que les émissions de GES n’ont baissé que de 8% pendant le confinement. Le confinement nous aurait-il fait découvrir que les citoyen·nes cloitré·es chez eux·lles sont responsables de 92% des émissions de GES parce qu’iels mangent trop de viande ? Malheureusement pour lui, selon une étude de Carbon 4 parue en Juin 2019[4], nous savons déjà que même un·e citoyen·ne “héroïque” ne pourrait réduire que de 25% son empreinte carbone, le reste étant attribué aux entreprises et à l’État…

… Youth for Climate Lyon met en place les mesures démocratiques de la CCC

          Action Pancartes à Lyon le 21 Juin 2020

C’est pourquoi, face au déni et à l’incitation à l’inaction d’Emmanuel Macron, Youth for Climate Lyon soutien activement la Convention Citoyenne pour le Climat. En effet, après l’action pancartes qui avait eu lieu le 21 Juin sur la Place des Terreaux, et lors de laquelle les jeunes avaient exprimés leurs souhaits quand à la société à venir, le collectif prévoit deux actions de désobéissance civile.

La première, le Jeudi 2 Juillet, portera sur le thème de l’agriculture urbaine et de la résilience de nos territoires. En effet, conscient·es des enjeux actuels mis en exergue par la crise du coronavirus, la relocalisation des filières de production paraît indispensable à la limitation d’un transport polluant et inutile, mais aussi à la résilience de nos lieux de vie en cas d’imprévu.

La seconde, Samedi 4 Juillet, portera sur la thématique de la publicité. Invasive, consommatrice, inutile,… elle ne fait qu’inciter à la surconsommation et donc à la surproduction, et est imposée dans les lieux publics à l’encontre de la volonté des citoyen·nes[5].

Par ces actions, nous nous réapproprierons le territoire de notre ville et respecterons réellement les décisions démocratiques votées et prises par la Convention Citoyenne pour le Climat. Nous n’attendrons pas l’État pour être acteur·ices de la démocratie, nous la ferons vivre nous-même.

Cependant, nous réclamons :

  • la mise en place complète des mesures de la Convention Citoyenne pour le Climat, et le vote positif des parlementaires. Ces mesures devront être votées “sans filtre” comme s’y est engagé le gouvernement, il n’est donc pas question de passer de 4H à 2H30 la durée des trajets alternatifs interdisant les vols intérieurs.
  • Cette expérience démocratique étant globalement concluante, l’allocation d’un véritable pouvoir décisionnaire à des assemblées citoyennes, afin de faire entrer notre pays dans une démarche de démocratie beaucoup plus directe.
  • La reconnaissance par l’État de sa responsabilité en matière climatique et écologique.

Notes :

 [1] Discours d’Emmanuel Macron face aux membres de la Convention Citoyenne pour le Climat le 29 Juin 2020 : https://www.youtube.com/watch?v=m0F-uslFshA
[2] « Affaire du siècle » : l’Etat répond aux ONG qui l’attaquent pour « inaction climatique », Le Monde (27 Juin 2020) :https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/27/changement-climatique-l-etat-repond-aux-associations-de-l-affaire-du-siecle_6044362_3244.html
[3] Le CETA, un traité commercial, mais pas environnemental, Euractiv (Octobre 2016) : https://www.euractiv.fr/section/agriculture-de-precision/news/le-ceta-un-traite-commercial-mais-pas-environnemental/
Divers articles sur le site de la Fondation pour la Nature et l’Homme : http://www.fondation-nature-homme.org/recherche/CETA/
[4] Faire sa part  ? Pouvoir et responsabilité des individus, des entreprises et de l’État face à l’urgence climatique (Juin 2019) : http://www.carbone4.com/wp-content/uploads/2019/06/Publication-Carbone-4-Faire-sa-part-pouvoir-responsabilite-climat.pdf
[5] Rapport Big Corpo, Résistance à l’Agression Publicitaire, Les Amis de la Terre France, Communication Sans Fontières : https://antipub.org/wp-content/uploads/2020/06/Rapport-Big-Corpo_Synth%C3%A8se_Mai2020.pdf

Contacts presse :

Élise MICHEL : 07 82 46 91 28
Marin BISSON : 06 51 12 62 66
Mail : presse@youthforclimatelyon.fr

 

Convention pour le Climat : YFC Lyon passe à l’action en soutien aux citoyen·nes

Youth for Climate Lyon soutient la Convention Citoyenne pour le Climat…

 Depuis octobre 2019, la Convention Citoyenne pour le Climat s’organise pour produire une série de mesures afin de répondre à une problématique simple : “réduire de 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport à 1990) dans un esprit de justice sociale”. Cette assemblée, composée de 150 citoyen·nes français·es tiré·es au sort selon des principes de représentativité est un véritable exemple de démocratie directe.

Ces 19, 20, et 21 juin se tiendra la 7ème et dernière session plénière, pendant laquelle les 150 citoyen·nes amenderont et voteront les mesures finales qui seront envoyées au gouvernement et rendues publiques à son issue.

Dans ce contexte de crise sanitaire et économique, il est primordial de soutenir les propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat pour que les aspects sociaux et écologiques ne soient pas oubliés dans le plan de reconstruction économique prévu par les autorités.

Au-delà des mesures, ce processus éminemment démocratique (dans lequel les citoyen·nes participent directement à la prise de décision) ne doit pas rester sans réponse. Pour nous, il ne s’agit pas d’une simple expérience, de l‘ordre de l’éphémère. Cette participation citoyenne se doit en effet d’être réitérée, écoutée, traduite en actes et pérénnisée. 

Pour garantir une véritable représentativité de tous·tes les français·es, la démocratie ne peut se limiter à la représentativitéLes citoyen·nes ne doivent être spectateur·ices de notre démocratie, iels doivent en être pleinement acteur·ices. Ainsi, nous exigeons que cette Convention soit reconduite, améliorée, et étendue à l’ensemble des décisions politiques.

…et mène des actions dans toute la ville

Dans toute la France, les groupes locaux de Youth for Climate France passeront à l’acte, d’abord en apportant leur soutien évident le jour même de la sortie des mesures, puis par des actions de désobéissance civile directement inspirées des mesures de la Convention Citoyenne pour le Climat.

À Lyon, le 21 Juin, nous recouvrirons une grande place Lyonnaise de pancartes sur lesquelles chacun·e pourra lire non seulement le désaccord de la jeunesse avec le système actuel, mais surtout sa vision du monde de demain, dans lequel démocratie et justice sociale seraient les maîtres mots. Dans lequel l’écologie ne serait plus un problème, mais une solution.

“Cessons d’être spectateur·ices de notre démocratie”. Notre slogan pour cette action résume notre message. Les citoyen·nes doivent être pleinements acteur·ices des prises de décisions qui les concernent afin que personne ne soit oublié·e, et que chacun·e ait conscience des problématiques des autres. Ainsi, l’intérêt général ne pourra que primer sur l’intérêt des multinationales et des plus riches qui mènent des politiques écocides et injustes socialement.

Puis, la semaine du 29 Juin au 5 Juillet, Youth for Climate Lyon et de nombreux autres groupes locaux en France mèneront des actions de désobéissance civile  afin de mettre en place directement les propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat. Centrées sur les thèmes de la publicité et de l’agriculture et l’autosuffisance, la jeunesse reprendra possession du territoire de la Métropole et mettra en place elle-même les mesures de la Convention : les citoyen·nes sont prêt·es pour la transition de notre société, les propositions de la Convention en sont le meilleur indicateur. Nous n’attendrons pas l’aval du gouvernement et commencerons dès aujourd’hui à mettre en place ce qu’a préconisé la démocratie.

.

Contacts presse :

Élise MICHEL : 07 82 46 91 28
Marin BISSON : 06 51 12 62 66
Mail : presse@youthforclimatelyon.fr

 

Procès Société Générale

Aujourd’hui, à 14 h au Tribunal de grande instance de la rue Servient à Lyon, aura lieu le procès de trois de nos militants, arrêtés le 10 février lors d’une action ciblant des agences de la Société Générale.

Au moment où la crise du Covid-19 touche encore les populations du monde entier, qui organisent comme elles le peuvent et avec des moyens parfois dérisoires la solidarité dont nous avons besoin, au moment où il devient clair que les destructions écologiques et l’évasion fiscale massive engendrées par des institutions bancaires comme la Société Générale constituent des facteurs aggravant largement la pandémie, la justice française maintient le procès de nos activistes.

Pour rappel, la Société Générale n’a jamais été choisie au hasard lors des nombreuses actions l’ayant ciblée ces dernières années : investissements massifs dans les énergies fossiles les plus nocives (gaz de schiste, sables bitumineux, charbon, forages ultra-profonds comme l’illustre le projet Rio Grande LNG au Texas), mise en danger des populations habitants à proximité des installations d’extraction, fraude fiscale organisée à l’échelle mondiale, témoignages mensongers devant les commissions d’enquête parlementaires. Ce sont autant d’arguments qui font de cette banque un obstacle majeur pour inventer un monde plus juste, démocratique, décolonial et respectueux des limites de notre environnement.

Nos militants ont été arrêtés dans la nuit du lundi 10 février 2020 lors d’une action de soutien à des militant·es de Nice, en procès pour une action similaire. Ce 10 février, ce ne sont pas moins de 35 groupes locaux d’Extinction Rebellion qui dénonçaient les pratiques écocidaires, néocolonialistes et extractivistes de la Société Générale. Nos militant·es ont elles et eux-mêmes peinturluré de blanc de meudon (lavable à l’eau) les vitrines de cette dernière ; des dégradations qui sont visiblement jugées intolérables et inacceptables aux yeux de l’État français.

Nos « dangereux » militants ont été arrêtés à 2 heures du matin, puis relâchés 42 heures plus tard.  Ils ont passé 2 nuits en cellule avant d’être présentés au juge des libertés et de la détention, puis à la procureure. Ils ont plus tard reçu une convocation devant le Tribunal judiciaire  pour un procès prévu ce mercredi 6 mai. Ils sont restés sans nouvelles depuis cette première convocation. Dans un contexte plus que perturbé, la justice avait laissé entendre aux avocats que les procès allaient être reportés. C’est en ce mardi 5 mai que nous apprenons le contraire. Rappelons-le : seuls les procès prioritaires sont maintenus ; peindre une banque semble manifestement entrer dans ce cadre…

Nous sommes choqué·es par cette volonté de punir coûte que coûte des militant·es qui se battent pour notre futur à toustes.

Ce mercredi 6 mai à 14h, nous militant·es, ne pourrons pas être là physiquement pour soutenir les nôtres. Parce que nous sommes confiné·es, par respect pour les  soignant·es qui se battent nuit et jour depuis toujours pour protéger les populations.

Une notion que les institutions semblent avoir oublié.

Extinction Rebellion Lyon et Youth For Climate Lyon

Contacts Presse :
Marin BISSON – 06 51 12 62 66
presse@youthforclimatelyon.fr

Black Friday pour Amazon : Quand les intérêts de la multinationale Amazon sont protégés manu militari

Une action revendicative climatique…

Ce matin, au lever du jour, plus de 200 militant.e.s d’ATTAC Rhône-Alpes, Youth For Climate Lyon, Extinction Rébellion Lyon, ANV-COP21 Rhône, ANV-COP21 Bourg-en-Bresse, Greenpeace Lyon et I-Buycott, ont bloqué l’entrepôt d’Amazon à Saint-Priest pour dénoncer l’impunité sociale, climatique, environnementale et fiscale d’Amazon. Dans la région lyonnaise, Amazon prévoit la construction d’un nouvel entrepôt de 160.000 m² afin de poursuivre sa progression foudroyante en France. La construction de cette nouvelle plateforme logistique est un nouveau recul pour la transition écologique et sociale. Amazon ne se cache pas de miser sur le trafic aérien pour livrer toujours plus vite alors que l’on connaît les ravages écologiques de ce secteur.  

Et sociale…

Amazon tente de convaincre des bienfaits de ce projet d’entrepôt en se flattant de créer des emplois. Cependant, une étude américaine datant de 2015 a révélé que pour un emploi créé par la plateforme Amazon, deux emplois dans les magasins traditionnels sont supprimés1.  Si ce n’est pas pour suppression de postes, Amazon est responsable d’atteintes graves au droit du travail : le géant de la surproduction n’applique pas la convention collective du commerce et de la distribution et pratique une évasion fiscale massive qui lui permet, selon nos estimations, de dissimuler 58% de son chiffre d’affaires réalisé en France2.

Violemment réprimée…

Pourtant, lorsque ces militant.e.s non-violent.e.s veulent faire entendre leur voix et dénoncer une fois de plus la culpabilité des multinationales, l’État répond par la violence. En effet, sur l’un des deux points d’entrée à l’entrepôt Amazon bloqués ce matin, les militant.e.s se sont vu être brutalement expulsé.e.s par les forces de l’ordre. Une réponse démesurée, qui n’était absolument pas nécessaire. Ceux-ci ont frappé les militant.e.s à la tête, ont écrasé leurs mains, les ont gazé puis jeté à terre et les ont trainés au sol (alors-même que cela est interdit par la loi). En témoigne cette vidéo, relayée en direct sur les réseaux sociaux : https://twitter.com/LyonClimat/status/1200331766579503105 , qui suscite déjà de nombreuses réactions. Ces interventions policières sont de plus en plus fréquentes et de plus en plus virulentes lors d’actions de désobéissance civile comme celles-ci. Ce mode d’action, tel qu’il a été mis en place aujourd’hui, constitue « le substitut nécessaire du dialogue impraticable entre le président de la République et le peuple », comme l’a rappelé le tribunal correctionnel de Lyon lors du procès des décrocheur.es de portait de Macron. La désobéissance civile a pour but d’agir plus concrètement, lorsque la situation devient véritablement urgente. Toujours à l’appui, ce message du même juge : « le mode d’expression des citoyens en pays démocratique ne peut se réduire aux suffrages exprimés lors des échéances électorales mais doit inventer d’autres formes de participation dans le cadre d’un devoir de vigilance critique« . En bloquant l’entrepôt d’Amazon ce matin, nous avons fait notre devoir de citoyen : celui d’interpeller des politiques qui manquent terriblement de courage, et dont les actes sont soumis aux géants de la fraude. L’État ne peut plus se cacher derrière la violence et la répression. Il doit désormais faire face à ses responsabilités et se rendre compte de la crise sociale et environnementale que nous traversons. Il doit AGIR.
Autres Références : Lien CP action : https://youthforclimatelyon.fr/block-friday-lheure-nest-plus-a-la-mise-en-place-de-nouveaux-entrepots/ Lien Dossier Presse : https://drive.google.com/open?id=1Hn2YNar_7esOjly4edGe2wIwYZtr3bfp

Notes : 1. Traduction française du rapport de l’Institute for Local Self-Resilience : http://www.syndicat-librairie.fr/images/documents/ilsr_amazonreport_fr_bd.pdf 2.Rapport sur l’impunité fiscale et environnementale, Attac :  https://france.attac.org/nos-publications/notes-et-rapports/article/nouveau-rapport-impunite-fiscale-sociale-et-environnementale-immersion-dans-le Contacts presses : Alex (ANV) :  06.86.25.96.59 Laurence (ATTAC) : 06.60.84.42.87