Récapitulatif 13 mars

Aujourd’hui Le temps presse vous propose de revenir ensemble, en images et à travers les voix de YFC, sur le 13 mars, dans toute la France.

Beaucoup de groupes locaux se sont rassemblés dans la rue pour marcher et crier leurs revendications, voir plus encore.

“Encore une fois nous sommes dans la rue. Encore une fois nous crions l’urgence climatique et l’effondrement de la biodiversité. Encore une fois nous séchons nos cours parce que la situation est affolante. Et cela fait un an, un an à présent que nous sommes ici, un an que nous luttons”. C’est sur ces mots que débute la marche de Lyon, 800 personnes réunies pour défendre leurs valeurs antifasciste, anticapitaliste, décoloniale, féministe et LGBTQIA+ friendly. Avant la marche, différentes actions ont été menées : un blocage au campus de l’université Lyon 2 Bron et des actions de sensibilisation dans les lycées. Tao du Lycée Saint-Exupéry nous raconte sa matinée : lui et d’autres du mouvement ont d’abord tracté à l’entrée de leur lycée puis ont organisé un atelier pancarte et sont passé·es dans les classes. C’est tou·tes ensemble qu’iels ont ensuite rejoint le lieu de départ de la manifestation.

À Avignon, la marche a pris la forme d’une balade pour les 80 personnes présentes dans la rue. Matthias, Laurie et Margaux nous parlent de la bonne ambiance provençale et communicative qui y régnait. Iels n’étaient pas forcément nombreu·x·ses mais les plus motivé·es étaient au rendez-vous. Cela a permis de faire un die in sur les marches de la mairie avant de continuer la marche. Malgré quelques problèmes avec la police rue de la république, tout s’est terminé dans le calme.

Un tour par le « temple de la consommation à Saint-Nazaire », un passage par une galerie marchande et des mots d’espoir une fois la marche terminée, face à la mairie : c’est comme ça qu’Hadrien, élève de Terminale à Saint-Nazaire, nous résume la mobilisation du 13 mars. Nos jeunes militant·e·s, après un long mois de préparation, ont donc pu manifester une nouvelle fois, en affirmant les valeurs anticapitalistes de notre mouvement, notamment à travers un discours prononcé… la marche. Finalement, Hadrien semble satisfait du travail effectué, comme il le résume : « On a eu une superbe ambiance pour l’organisation, tout le monde s’amusait lors des ateliers banderoles. Tout le monde était content du résultat. Bref, une marche bien organisée. »

Dans la capitale de l’Isère qu’est Grenoble la mobilisation fut différente que tout ce qu’avaient pu imaginer les organisateurices. L’idée première était une grande marche inter-organisations en présence de Greta Thunberg, mais suite à des problèmes familiaux sa venue a été annulée. Puis, le matin même de la manifestation le préfet a préféré par précaution pour cause de coronavirus, annuler la marche prévue. Nos activistes se sont donc rassemblé·es avec d’autres collectifs devant la gare pour un temps de débat avant que le reste des présent·es partent en manifestation non déclarée à environ 200 dans les rues de Grenoble.  Mathys, 17 ans, étudiant de la ville nous raconte sa déception face à cette mobilisation qui selon lui aurait pu signifier un « renouveau pour le mouvement après un an, mais avec le contexte actuel les chiffres ne sont pas au rendez-vous pour cette date clé ».

Après un pique-nique, zéro déchets bien sûr, la mobilisation à Rennes commence par une assemblée générale, nous explique Albane, 19 ans, engagée depuis 1 an dans le mouvement. Le débat s’oriente sur l’utilité de nos modes d’actions et le ressenti sur les mobilisations climats  depuis le 15 mars 2019. Malgré cette belle initiative la discussion « tourne un peu en rond », selon elle. S’en suit une marche dans le centre-ville qui ne manque pas de marquer le coup en passant dans des centres commerciaux et en laissant une trace avec des tags. Les militant·e·s se dirigent ensuite sur la place de la mairie où iels font un die-in pour marquer les esprits avant les élections. Un discours est aussi prononcé par plusieurs militant·es. Après un peu de dispersion, une rue est bloquée avec les quelques militant·es restant·es. Albane nous explique ensuite que ce GL se réunissait sur le « discord local toutes les semaines à peu près pour réfléchir à rythmer la mob », ainsi qu’avec les autres organisations écolos. Albane note malgré, une com et une organisation qu’elle juge satisfaisantes, quelques déceptions relatives à cette mobilisation, toutes leurs attentes ne sont, en effet, pas satisfaites, par exemple la couverture médiatique est quasi inexistante. Il faudrait, selon elle, mieux s’organiser pour attirer plus de monde et ainsi pouvoir proposer plus de choses par la suite. Elle se sent aussi malheureusement dans le flou pour la suite du mouvement et fatiguée par l’organisation.

Bien que perturbé·es par le début de l’épidémie du Covid-19 en France, nos courageux militant·es de YFC Bordeaux ont maintenu leur mobilisation ! En effet, iels ont dû changer leur programme de dernière minute suite aux conséquences du virus sur le nombre de personnes présentes.. Mais cela n’a pas empêché plus d’une centaine de motivé·es de défiler durant une heure dans les rues de Bordeaux, comme nous l’explique Jean et Simon, deux militants bordelais. À l’issue de cette marche, une discussion d’environ une heure s’est tenue entre militant·es et sympathisant·es, pour terminer en beauté cette belle mobilisation du 13 Mars 2020 !

Malgré de nombreuses annulations, une manifestation non déclarée s’est déroulée a Angers le 13 mars où près de 300 personnes ont défilé dans la ville avec de nombreuses actions en parallèle. Il y a eu notamment des collages féministes, des empreintes de main ensanglantées qui ont été mises un peu partout, des tags et la mise en place d’une grande banderole sur le balcon de la mairie. Ces actions qui avaient pour but de faire passer un gros message politique deux jours avant les municipales ont été réprimées par quelques coups portés sur les manifestants, des contrôles d’identités abusifs et une interpellation. Une réponse policière à laquelle les militant·es d’Angers ne sont pas habitué·es. Phacochère avait avant la marche un doute sur le nombre mais il est finalement satisfait de cette manifestation et de la diversité des tactiques qui y a été mise en place. En effet, selon elle les marches simples n’ont plus vraiment un grand intérêt car peu de conséquences directes mais elle est contente de voir que de plus en plus de gentes radicalisé·es remettent en question le système actuel. Elle espère donc pouvoir diversifier les valeurs de son groupe local afin de lutter contre toute formes d’oppressions et essayer de créer des liens avec d’autres groupes locaux. Barnabé est déçu du nombre mais est content de la nouvelle image qu’iels donnent de leur groupe local. Filiz ressent une baisse de motivation car le « phénomène de mode » des marches pour le climat est passé, mais elle reste positive et veut essayer de sensibiliser un maximum les personnes présentes lors des marches et aussi renforcer l’accessibilité du groupe local en étant “plus actif·ves dans les milieux défavorisés ». Anya veut aussi renforcer la sensibilisation afin de légitimer leurs actions et de montrer une autre facette des « jeunes pacifiques » pour le climat et ainsi pouvoir continuer à agir.

Elix nous raconte qu’un peu plus d’une trentaine de personnes motivées se sont rassemblées à Bourges en fin de matinée afin de dénoncer le mode de consommation mondial actuel et le fonctionnement du système. Quelques prises de paroles ont été faites par le mouvement des coquelicots par exemple ou par Elix qui a appelé à des changements collectifs de notre mode de consommation. Un peu de musique a été jouée pour clôturer cette matinée ! Elix espère un regain de mobilisation et plus de monde dans la rue la prochaine fois !

Du renouveau : c’est ce que voulait le groupe local de Marseille. On s’éloigne des sentiers battus et des marches traditionnelles pour créer quelque chose que l’on avait encore jamais vu dans le mouvement : le festiv’action. L’idée est d’allier l’écologie, le social et le cadre démocratique à seulement deux jours des municipales, pour toucher, sensibiliser et éduquer un maximum de monde. Il y a tout d’abord eu un repas partagé fait à partir d’invendus, ensuite le festival s’est constitué avec différentes parties. Dans les 40 associations partenaires de l’action, certain·es tenaient des stands avec des débats en hémicycle, au centre du festival, les tables étaient réparties par thématiques sur des sujets locaux tel que le logement ou la biodiversité. Andréa, activiste de 16 ans parle de la mobilisation en disant « l’objectif est de reprendre en main le local sur la base des revendications pour s’imposer ». En effet, à la fin de la journée après un concert très applaudi sont ressorties 12 revendications locales : pour la question du logement, la réquisition des logements vides, l’obligation de restaurer les logements vétustes et insalubres. Sur la question de la nature : créer des espaces verts protégés reliés entre eux, mettre en place une taxe pollution sur les entreprises. Par rapport aux déchets de la ville, la mise en place de compost collectifs et de  recycleries de quartier. Il y a aussi des demandes au niveau des transports, que ceux-ci soient gratuits et un centre ville sans voitures, à vélo. Les questions alimentaires ont été abordées et il en est ressorti la demande de cultiver les espaces disponibles en ville, et en périphérie, d’un plan de gestion de l’eau et des sols et surtout une alimentation majoritairement bio et locale. Pour finir, sur le plan de l’argent public et de la citoyenneté il y a une demande d’assemblées décisionnaires par quartier et arrondissement.

Chambéry innove aussi pour cette mobilisation. Comme le groupe local donnait rendez vous à Grenoble l’après midi, pas de marche au programme : l’heure est à la fête et la volonté est de se rassembler pour partager un moment convivial. C’est devant le palais de justice de la ville que les militant·es se sont retrouvé·es après que les membres d’yfc aient fait le tour de la ville à vélo pour récupérer pancarte et sono, nous décrit Salomé en riant. Ce sera un rassemblement d’entre 30 et 50 personnes commençant par un discours qui rappelle les raisons de leur présence « Nous avons besoin de ce temps pour reprendre notre souffle, célébrer le vivant, remettre en cause nos modes d’action, appeler à la révolte ». Ensuite, toujours en musique, les manifestant·es présent·es se dispersent pour redécorer la place, écrire sur le sol leurs revendications, leurs peurs et leurs espoirs, des groupes de débats se forment sur les sujets suivants : en tant que citoyen·ne, quel est notre responsabilité face au changement climatique ? Chambéry : quels changements seraient efficaces au niveau local ? Comment interpeller les politiques de manière pacifique ? Quels modes d’action adopter après les marches et le silence des élu·es, des médias ? Les chiffres de mobilisation baissent, comment retrouver le dynamisme de la jeunesse ? Une idée générale en ressort : les marches ne suffisent plus si elles ne réunissent pas assez et d’autres modes d’action doivent être employés. Le bilan est positif : « c’était un moment convivial pour resserrer les liens avec celleux qui nous suivent et on a pu présenter le mouvement sous un autre angle ».

Clean Walk, action anti-pub, sensibilisation sur l’industrie textile, marche sauvage et die-in: c’est un programme riche et varié pour toucher le plus de monde possible que les militant·es de YFC Annecy ont organisé ! Une trentaine d’activistes se sont donc retrouvé·es dès 9h et se sont réparti·es dans 3 groupes différents : clean walk, fast fashion et anti-pub. Nos 2 militants interviewés, Sacha et Mathéo, faisaient partie du dernier groupe : ils se disent déçus du contrôle de police abusif qui a empêché 8 de nos militant·es d’agir. À 11h, les 30 actif·ves se sont retrouvé·es pour partir en marche sauvage, direction la gare, où s’est déroulé un discours de sensibilisation, accompagné d’un die-in. L’après-midi, 3 militant·es sont partis en GAV pour avoir sensibilisé sur la pollution des SUV, alors qu’une autre partie des jeunes s’est rendue à Grenoble.

Malgré une organisation mouvementée, la mobilisation d’Orléans a bel et bien eu lieu, nous raconte Lena, 14 ans membre de YFC depuis mai 2019. En effet il n’y avait pas de marche initialement prévue, mais finalement décision fut prise d’en organiser une en 2 semaines seulement. De plus les liens avec l’interorga étant détériorés, iels ont dû organiser cela seul·es. Malgré cela, iels ont redoublé d’efforts et ont réalisé de nombreuses actions : en plus de la traditionnelle marche iels ont collé des affiches et fait des dessins à la craie pour préparer le jour-J. Ces militant·es ont ensuite fait un die-in sur les rails du tram, pour finir par une assemblée générale. Lena trouve difficile de trouver « une utilité à ce qui a été fait » ; c’était un bon moment mais pas de réel impact ou de directif derrière. C’est une « forme d’aliénation de la lutte, surtout à peu » nous explique-t-elle. Elle trouve difficile d’organiser, d’avancer et de massifier, mais espère un « regain d’énergie après le confinement » et une « bonne dynamique qui se lance » pour la lutte.

À Toulon malheureusement il n’y pas eu de mobilisation à proprement parler, mais nous avons tout de même tenu à relayer le témoignage d’Elisa, 17 ans, dans le mouvement depuis aout. En effet cette militante s’est beaucoup investie dans l’organisation de la venue de Greta Thunberg à Grenoble. Elle a aussi beaucoup donné pour sensibiliser les gens autour d’elle en participant à des actions de collages dans Toulon, et en utilisant des pancartes dans son lycée. Pour plus de proximité, Elisa a discuté avec des gen·tes. Malgré une déception concernant la taille de la mobilisation en raison du covid-19, elle reste motivée pour mobiliser les jeunes et rebondir sur la crise actuelle pour changer les choses plus profondément. Il faudrait ainsi « trouver une autre forme au mouvement pour que tout le monde se sente utile et soit capable de faire des choses », selon ses dires ; elle a su, malgré l’absence d’action dans le groupe local, être inventive pour participer à sa manière.

Pour finir en beauté ce récapitulatif de notre dernière journée de mobilisation, voici des photos de tout les autres groupes locaux mobilisés que nous n’avons pas forcément  pu contacter pour des interviews.

Douai

Brest

Dijon

Pays Basque

Rouen

Digne

Valence

Albi

Pau

Laval

Lorient

Mende

Poitiers

St-Brieuc

Pontcharra

Vitrolles

St-Étienne

Procès Climatique : deux militants menés en justice par un État climaticide

Ce jeudi 16 Janvier, Antoine Piron, jeune activiste Youth for Climate de 18 ans et Amaury, activiste chez Extinction Rébellion se présenteront à une composition pénale. Un rassemblement de soutien est prévu à 16H30 à la Cité Judiciaire de Rennes. Nous dénonçons l’attaque en justice par l’État d’un jeune qui, par la désobéissance civile a tenté de revendiquer son droit à l’avenir. La désobéissance civile est aujourd’hui une nécessité, car le changement climatique n’attendra pas l’action de l’État pour agir. Alors que l’État reste enfermé dans la répression, nous passons à l’action.

Ce Jeudi 16 Janvier, Antoine Piron, jeune activiste Youth for Climate de 18 ans et Amaury, militant chez Extinction Rébellion passeront comparaîtront au Tribunal de Grande Instance de Rennes, à la suite d’actions de protestation menées en France le Vendredi 29 Novembre contre le Black Friday.

Ces opérations de « Block Friday » avaient pris forme dans le cadre d’une campagne nationale de Youth for Climate visant à dénoncer l’appel à la surconsommation dont cette journée est le paroxisme : notre système économique basé sur la croissance infinie encourage les citoyens à consommer toujours plus, et toujours de moins bonne qualité, engendrant ainsi un phénomène de surproduction et de production du besoin. Vous trouverez en cliquant sur ce lien le communiqué de presse national concernant le Block Friday.
À Rennes, cette journée s’est traduite par un blocage d’un lieu symbolique de la surproduction : les Galeries Lafayette. Les collectifs citoyens Extinction Rébellion, ANV COP21 et Youth for Climate ont appelé à une action de désobéissance civile qui visait à entraver le déroulement d’une journée comme celle-ci, qui n’est plus en phase avec les réalités écologiques et sociales.

« Il est plus que temps de changer radicalement de modèle. On ne peut plus avoir d’œillères et continuer de consommer alors que la planète meurt. »
Jeune militante présente sur les lieux du blocage.

C’est lors de ce blocage qu’Antoine Piron a été arrêté en compagnie d’Amaury. Ses chefs d’accusation, « Participation sans armes à un attroupement après sommation de la police » et « Rébellion », témoignent de son action. Il était « sans armes », respectant ainsi un principe non-violent qui ne fait que renforcer sa détermination à construire un monde pour tous, et non contre d’autres. Il se rebellait face à un système qui privilégie toujours la croissance économique qu’elle qu’en soit le prix. Qui détruit notre planète et notre société, creusant des inégalités toujours plus importantes et en créant de nouvelles. Car ce ne sont pas les riches pollueurs, qui subissent dès aujourd’hui les conséquences du réchauffement climatique. Ce sont les habitants des pays les plus pauvres qui essayent de faire face à des catastrophes naturelles toujours plus violentes avec des moyens toujours plus réduits. Aussi réduits que leur voix face au géants de la finance et aux multinationales.

Alors les deux activistes ont cherché un moyen de s’exprimer. Un moyen de réagir face à la crise sociale, écologique et démocratique à laquelle nous faisons face. Son acte, désobéissant, doit être « interprété comme le substitut nécessaire du dialogue impraticable entre le président de la République et le peuple ». Car comme l’a dit le juge en charge de l’affaire des décrochages de portrait d’E. Macron à Lyon, juste avant de prononcer la relaxe des inculpés, « le mode d’expression des citoyens en pays démocratique ne peut se réduire aux suffrages exprimés lors des échéances électorales mais doit inventer d’autres formes de participation dans le cadre d’un devoir de vigilance critique »¹.

Face à un État qui préfère la répression à l’action, nous ne nous laisserons pas faire et demandons la compréhension qu’a su avoir le juge Lyonnais le 2 Septembre dernier. La désobéissance civile est aujourd’hui nécessaire face à un État destructeur et sourd.

En soutien aux deux prévenus, un rassemblement est prévu à la Cité Judiciaire de Rennes à 16H30. Celui-ci dénoncera ce passage en justice incohérent. Nous sommes la nature qui se défend. La nature n’attendra pas l’État. Nous non plus.

Témoignage d’Antoine Piron, militant Youth for Climate :

« Vendredi, je me suis rendu compte que ma liberté m’était précieuse. Un blocage. Une manifestation pacifique pour notre planète, pour notre humanité. Des convictions. Je ne cède pas. Je me bats, sans violence pour notre avenir. On m’a souvent répété : « La liberté des uns s’arrête où celle des autres commence. » Ma liberté de défendre notre espèce, la planète, le vivant, s’arrêterait donc où la liberté des autres, celle de consommer et de produire à outrance commencerait ? Attendez, vous rendez-vous compte de l’énormité de cette phrase ? Cela ne peut pas être vrai. Il faut que ça change. L’espèce humaine est bien plus belle et plus sensée que cela. Nous nous trompons de bonheur. Réveillons-nous, unissons-nous : jeunes ou moins jeunes, riches ou pauvres, citadins ou ruraux. Nous vivons sur la même planète. Apprenons de chacun. De l’espoir, pas d’exaspération. Le système nous divise. Unissons nos forces, dans la tolérance, l’amour et la paix. »

Sources :
1 : Libération : Relaxe des décrocheurs de portraits de Macron : «Le juge a tout compris aux objectifs de nos actions»

Contacts Presse :
Damien HOT ROBIN – 07 86 45 90 64 – dadamien14@protonmail.com
Antoine PIRON – 06 95 59 10 68 – piron.antoine@outlook.fr
presse@youthforclimate.fr

 

Youth for Climate à l’Assemblée Nationale

Le 23 Juillet 2019, Ivy Fleur-Boileau, Alicia Arquetoux, Virgile Mouquet, trois membres de Youth For Climate Angers, Lorient, et Bordeaux, ainsi que Greta Thunberg, lanceuse d’alerte Suédoise, et la vice-présidente du GIEC Valérie Masson-Delmotte, ont tenus des discours en face d’un certain nombre de députés, dans la Salle Victor Hugo de l’Assemblée Nationale.

Ils étaient invités par le député Matthieu Orphelin à s’exprimer et à prendre part aux débats avec les élus. Malgré le boycott de l’intervention de Greta Thunberg, et donc des autres jeunes et de scientifique, les questions et remerciements post-discours furent nombreux.

Après le discours de Greta Thunberg, où elle cite énormément de chiffres et de faits politiques, tout en évoquant l’urgence, le tour est venu pour les 3 jeunes français de s’exprimer. Ils ont par exemple demandé aux députés de prendre leurs responsabilités « car les citoyens vous ont élus. Prendre des décisions contraignantes est votre devoir ! Nous vous demandons de faire vos devoirs » disait Virgile. Ivy a parlé de l’angoisse douloureuse qu’elle et beaucoup d’autres ressentent. « Moi, ça me fais paniquer 2030 2040 (…) Combien d’enfants dans la rue vous faut-il pour vous faire réagir ? » a-t-elle déclaré. Enfin, Alicia Arquetoux a rappelé ladignité du combat porté par les jeunes en lançant « qu’y a t’il de plus légitime que de se battre pour sa vie ? » notamment.

Valérie Masson-Delmotte, a pris la parole juste après les jeunes pour développer les aspects scientifiques la question. Elle a notamment expliqué que "Limiter le réchauffement à 1,5 degré pourrait réduire de plusieurs centaines de millions le nombre de personnes dans le monde exposées au risque climatique et susceptibles de basculer dans la pauvreté", et le fait qu’il est encore possible d’atteindre cet objectif. Elle a rappelé que « chaque demi degré compte ».

À la suite des discours, est venu le temps des questions. Les jeunes de Youth for Climate et Greta Thunberg répondent ainsi aux députés et aux médias. Au milieu des interventions, Robin Jullian, membre de Youth for Climate, qui fait la grève tous les vendredis à Grenoble, a partagé son touchant témoignage en expliquant le choc qu’avait provoqué dans son enfance sa réalisation que son futur était menacé. Il déclare avoir « perdu foi en l’Humanité », mais que cette douleur lui a servi de moteur : « J’ai compris qu’abandonner ferait de moi un lâche ».

Photos par Louise V.

Aachen : Grève et action directe

#AC2106

Pourquoi ce hashtag, me diriez-vous ? C’est tout simple, il représente les 2 manifestations ayant eu lieu à Aix-la-Chapelle et le long de la mine de Garzweiler II.

Vendredi, près de 40 000 personnes de 16 nationalités ont relié différents points (la Gare Centrale, un parc, et l’université de la ville, mais aussi à vélo des Pays-Bas voisins) au stade Tivoli au nord d’Aix-la-Chapelle. Durant la manifestation ont résonné les slogans comme « on est là, on est bruyant, car ils nous volent l’avenir » ou encore « Charbon stop ; protection du climat ; l’Hambi [forêt menacée] reste ». Au bout de la manifestation, alternaient groupes de musique et intervenants venant de partout dans le monde (Allemands mais aussi indiens et philippins). Du côté français, Cyril Dion, réalisateur du film Demain et Robin Jullian, de Grenoble se sont exprimés. Le soir, un concert est donné par le groupe BrassRiot près du lieu d’hébergement, un parking renommé pour l’occasion en « Parkhotel ». Il a accueilli au total près de 2 750 personnes !

Le samedi, une seconde manifestation a eu lieu le long de la mine jusqu’au village de Kayenberg, situé à moins d’un kilomètre de la mine de lignite. Elle aura rassemblé 8 000 personnes ! Dans le même temps les militants d’Ende Gelände (environ 6 000) entraient pacifiquement sur la mine de Garzweiler II pour protester contre les agrandissements de mine RWE prévus, qui détruiraient plusieurs villages et la forêt de Hambach située proche de la mine du même nom à quelques kilomètres du lieu de la manifestation. Ces manifestations auront fait d’Aix-la-Chapelle la capitale du mouvement écologiste pour quelques jours !

Témoignage

Je m’appelle Zoé, j’ai 18 ans, je suis à Youth For Climate Lyon et ce weekend j’ai fait plusieurs actions de lutte climatique en Allemagne.

Le 21 juin je suis allée à Aix la chapelle pour la marche européenne organisée par le mouvement Fridays For Future, qui a rassemblé 16 autres pays et 40 000 personnes ! Ce fut vraiment impressionnant de voir autant de jeunes engagés pour le climat et une si grande détermination et énergie.

Mais ce qui a été le plus marquant pour moi fut l’action organisée par Ende Gelände contre l’exploitation du charbon, qui en plus d’être l’une des plus grandes sources de C02 en Europe menace la forêt et les villages environnant les différentes mines.

Samedi j’ai donc réussi à rentrer dans la mine de Garzweiler avec un groupe de 2000 personnes. Ce fut une action en même temps poignante et effrayante. Dans un premier temps lorsque je me suis retrouvée face à cette immensité sans vie, comme un paysage lunaire où tout a été détruit, je me suis réellement rendue compte du désastre. Puis il a fallu passer plusieurs barrages de policiers, courir pour descendre dans la mine et tenir bon malgré la chaleur épuisante et la pression des forces de police commençant à nous déloger.

Grâce aux différents groupes, la mine et les rails d’acheminement sont restés bloqués pendant 48h.

Malgré l’euphorie de l’action de masse, tous les moments de partage avec les autres activistes et l’impression d’avoir œuvré pour la planète, je n’oublie pas qu’il ne s’agit que d’une action ponctuelle et que nous avons encore beaucoup de travail dans la lutte climatique.

Il faut maintenant aller plus loin que de simples manifestations et arrêter de seulement parler des « générations futures » en repoussant toujours le problème car l’urgence est bien réelle et elle nous concerne déjà toutes et tous. La désobéissance civile doit se faire de plus en plus en repensant la balance entre le légal et le légitime : ici bloquer la mine était illégal mais totalement légitime si l’on considère qu’il s’agit d’une menace environnementale. Nous devons conti­nuer à nous unir face à l’urgence climatique, le mou­vement ne fait que com­mencer !

Merci à @_stephanemeyer_ pour les photos

Arshak Makyshian, le quotidien d’un militant Russe

Arshak Makichan, le quotidien d’un militant russe

Depuis le 15 mars, un jeune russe, Arshak Makichan, manifeste chaque vendredi à Moscou contre l’inaction climatique. Il a 24 ans et étudie le violon au conservatoire de musique. Nous avons eu l’honneur de pouvoir parler avec lui. Arshak nous raconte l’origine de sa mobilisation et son quotidien : « c’est au moment où Greta fait son appel à manifester que j’ai décidé de m’engager pour le climat. Avant, cela m’avait intéressé mais j’avais trop peur et j’étais occupé à jouer du violon. » Il a donc décidé de manifester chez lui, à Moscou. Mais, en Russie les rassemblements ne sont pas du tout vus de la même manière : ceux de plus de deux personnes sont interdits.

C’est pourquoi Arshak exprime son mécontentement par les piquets solitaires : il se tient debout, devant le monument de Pouchkine (au centre de la ville), sa pancarte exposée aux regards des passant·es ; certain·es, intrigé·es, vont parler avec lui, mais pas toujours pour le féliciter. Plusieurs l’accusent même de véhiculer de la propagande américaine. En effet, en Russie, beaucoup de gen·tes pensent que le réchauffement climatique est une fake-news (comme quoi, pas besoin de s’appeler Trump pour croire en cette folie), une idée inventée par les États-Unis : le régime en place passe sous silence cet enjeu, ce qui fait que peu de gen·tes y sont sensibilisé·es.

« La mobilisation n’est pas très forte dans mon pays, la plupart des gen·tes de mon âge ne sont pas sensibilisé·es du tout, iels ne savent même pas trier par exemple. » nous explique Arshak ; et les seul·es intéressé·es ont peur des représailles du gouvernement. « Mais nous sommes déjà un petit groupe, qui s’organise et se soutient. »

Un autre problème en Russie est la police : Arshak nous raconte que la police a essayé de l’intimider, par deux fois déjà. La première était lors d’une de ses grèves : « iels sont venu·es me voir et m’ont posé toutes sortes de questions insensées : qui me payait pour faire ça, etc. Iels ne répondaient pas à mes questions ; après, iels ont pris une photo de mon passeport et m’ont dit qu’iels allaient en parler avec les autorités. » La deuxième fois était dans le métro : les policier·es l’ont emmené dans une salle sans rien dire, iels ont appelé quelqu’un, puis l’ont relâché au bout de quelques minutes.

 

« Si elle le souhaite, la police peut monter de fausses accusations contre moi, mais pour l’instant, elle a jugé que c’était mieux de me laisser faire, grâce à ma couverture médiatique : ce serait vite relayé à l’international et cela donnerait une trop mauvaise image de la Russie. Malgré cela, je ne suis quand même pas trop rassuré : je suis exposé aux regards malveillants dans la rue et être seul n’est pas toujours facile. »


Théoriquement les manifestations ne sont pas interdites, en Russie, mais il faut une autorisation pour les faire (et si on fait une manifestation sauvage ce n’est pas comme en France, mais autrement plus dangereux). Le groupe d’étudiant·es qui organisait le 15 mars avait réussi à avoir l’autorisation : « Moi, je venais d’arriver dans le mouvement, j’ai juste suivi le groupe d’organisateurices. Nous étions à peu près 50, mais c’était une manifestation statique, nous étions tou·tes confiné·es dans un endroit entouré de barrières. Les passant·es ne pouvaient pas nous voir. » Mais le 24, la demande a été refusée, alors l’étudiant a manifesté selon sa méthode, en piquet.


Pour l’année prochaine, il y a beaucoup de projets ; « j’ai commencé à traduire le manifeste de Fridays For Future en russe avec l’aide d’autre organisations et personnes, pour que ce soit ouvert à tou·tes celleux qui ne sont pas à l’aise en anglais. » Arshak compte aussi préparer la grève mondiale, le 20 septembre et peut-être trouver d’autres étudiant·es russes pour manifester avec lui. Mais, cela ne peut que s’améliorer, après tout : iels sont de plus en plus à manifester !